Yémen : Yasser Junaid, victime d’une disparition forcée, est mort sous la torture

ياسر جنيد

Alkarma a reçu avec consternation la nouvelle de la mort sous la torture du travailleur humanitaire yéménite Yasser Junaid, décédé alors qu’il se trouvait détenu au secret dans les prisons du groupe Houthi « Ansar Allah ».

Alkarama avait soumis une plainte Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires  (GTDFI).

Le Yémen est le théâtre de violations généralisées des droits de l’homme impliquant les diverses parties au conflit local et régional, dans un climat d’impunité et d’absence d’état de droit.

M. Yasser Mohammed Ali Ibrahim Junaid, habitait de la province de Hodeidah dans l’ouest du Yémen, et exerçait, en plus de ses activités de secours humanitaire, la fonction de directeur d’école dans le gouvernorat de Hodeidah.

Il avait été enlevé depuis son domicile dans le village d’Al-Sayeda à Hadida, dans l’ouest du Yémen, par un collaborateur houthi nommé Abdul Rahman Halisi, puis remis au superviseur de la sécurité dans la zone contrôlée par les Houthis, dénommé « Abu Yassin ».

Ce dernier l’avait à son tour emmené, le 20 février 2017, vers une destination inconnue, et il était devenu impossible depuis ce moment de connaitre le sort du travailleur humanitaire ni son lieu de détention.

« Le mardi 12 juillet 2022, le groupe Houthi a informé la famille de Yasser Mohammed Junaid, 45 ans, était décédé et que son corps se trouvait dans un hôpital », a déclaré Sundah al-Maqtari, membre de la Commission nationale d’enquête sur les violations des droits de l’homme au Yémen.

En septembre dernier, Alkarama avait écrit au GTDFI au sujet de trois Yéménites arrêtés arbitrairement par les autorités de facto à Hodeidah, dans l’ouest du Yémen, emmenés vers des destinations inconnues, et dont les familles ne savaient rien de leur sort à ce jour.

La plainte concernait Yasser Mohammed Ali Ibrahim Junaid, Ghazali Ali Hassan al-Muhadabi, 29 ans, et Omar Mohammed Ali Qaim al-Sharif, 30 ans, tous originaires de la province de Hodeidah, dans l’ouest du Yémen.

Ils avaient été enlevés et emmenés dans des centres de détention supervisés par le groupe Houthi, mais aucune nouvelle des trois victimes n’avait émergé depuis plusieurs années et leur sort demeurait inconnu jusqu’à l’annonce de la mort de Junaid, tandis que les deux autres restent inconnus.