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Hier, jeudi 15 octobre 2020, cinq journalistes yéménites détenus dans les prisons du groupe Houthi (Ansar Allah) ont été libérés à Sanaa dans le cadre d’un accord d'échange de  prisonniers et  de ravisseurs conclu sous l’égide des Nations Unies et du Comité international de la Croix-Rouge entre le groupe Houthi et le gouvernement reconnu yéménite et l'Arabie saoudite, comprenant 1081 prisonniers tandis que de nombreux  journalistes et autres militants politiques sont toujours en détention, dont quatre journalistes qui ont été exécutés par un tribunal houthi à la suite d'un procès-spectacle durant lequel les niveaux  de justice, de légalité et d'impartialité étaient au plus bas.
Les cinq journalistes qui ont été libérés sont: Hisham Tarmoom, Hisham Al-Youssoufi, Haitham Al Shihab, Essam Balghith et Hassan Anab, tandis que quatre de leurs collègues sont toujours en prison. A ce jour, les Houthis refusent toujours de  libérer ou d’ échanger: Abdul Khaliq Amrane, Akram Al-Walidi, Harith Hamid et Tawfiq Al Mansouri.
Alkarama avait suivi le cas des journalistes yéménites pendant des années et correspondait avec les procédures spéciales des Nations Unies à leur sujet,jusqu’à adresser le 3 septembre 2015, un appel urgent au Groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations Unies un appel urgent  concernant  les neuf journalistes âgés de 23 à 31 ans, enlevés par des hommes armés houthis au Palace Hotel Al-Ahlam dans la capitale Sanaa le 9 juin 2015. Il avaient été emmenés vers une destination inconnue, avant d'apparaître dans différentes prisons, révélant ensuite à leurs familles qu'ils avaient été soumis à de terribles tortures et mauvais traitements, et qu'ils avaient été enlevés en raison de leurs activités de documentation sur des situations de violations des droits de l’homme.
À l'époque, Alkarama avait exprimé sa crainte que cet enlèvement ne soit une vengeance contre eux pour avoir documenté sur des violations des droits de l'homme commises par les Houthis, appelant toutes les parties au conflit à savoir que la disparition forcée est une violation grave du droit international humanitaire et des droits de l'homme et que cette pratique ne peut être justifiée quelles que soient les circonstances et les situations.
Les forces houthies avaient enlevé:
Abdul Khaleq Amrane, Akram Al-Walidi, Harith Hamid, Hassan Enab, Hisham Al-Youssoufi, Hisham Tarmoom, Haitham Al-Shehab, Issam Balghith, Tawfiq Al-Mansouri, et les avaient emmenés au poste de police d'Al-Ahmar à Al-Hasaba, pour les transférer ensuite le 3 juillet 2015  vers l'unité de lutte contre le terrorisme du Département des enquêtes criminelles de la rue Al-Adl du Ministère de l'intérieur, qui est sous le contrôle des Houthis et où ils ont été détenus au secret avant d'être transférés vers une destination inconnue.
 Il a été révélé par la suite qu'ils étaient détenus dans la prison de la sécurité politique (renseignements) et qu'après des années de détention, de disparition forcée et d‘actes de torture à leur encontre, ils ont été traduits en justice et quatre d'entre eux ont été condamnés à mort.
La question des journalistes yéménites victimes de disparitions forcées a fait l'objet d'une forte réaction.  Le Syndicat des journalistes yéménites, membre de la Fédération internationale des journalistes et des organisations de la société civile yéménite ont appelé de nombreux Houthis à les libérer, et les familles des victimes ont en même temps organisé de nombreuses manifestations et déposé des plaintes auprès de l'envoyé spécial des Nations Unies au Yémen, mais en vain.
Les journalistes disparus ont également annoncé, à plusieurs reprises, une grève de la faim ouverte dans les prisons de la coalition Houthi-Saleh dans la capitale, Sanaa, pour protester contre la torture et les agressions auxquelles ils sont exposés à l'intérieur de la prison, mais les autorités ont répondu à leurs demandes par la  répression, l'intimidation et les mauvais traitements.
Alkarama demande à nouveau la libération immédiate des journalistes encore détenus et de tous les militants politiques qui ont été enlevés et arbitrairement détenus par les différentes parties au conflit sanglant au Yémen.