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اليوم الدولي للمرأة

Chaque année à cette date, le monde célèbre la Journée internationale des femmes, instaurée par les Nations Unies. Cette occasion est un moment clé pour mettre en lumière la situation des femmes à l’échelle mondiale et réaffirmer la nécessité de renforcer les lois garantissant leurs droits et leur protection contre toutes les formes de violence. L'accent est souvent mis sur la violence physique, tandis que la violence psychologique, qui touche des millions de femmes à travers les violations des droits humains, reste largement ignorée. Ces violations peuvent les affecter directement ou indirectement en tant qu’épouses, mères, sœurs et filles de victimes de détention arbitraire, de torture et de disparition forcée. 

Dans le monde arabe, les femmes subissent fréquemment les conséquences de l’oppression, de la répression et des violations des droits humains perpétrées par les autorités contre les hommes, en particulier la privation de liberté. Le calvaire commence dès l’arrestation des victimes, sans que leurs familles ne soient informées de leur détention, de leur lieu de détention ou des raisons de leur arrestation. Cette souffrance se prolonge dans la quête incessante des femmes pour retrouver leurs maris, fils ou proches détenus dans les prisons de l'État, s'ajoutant au fardeau de devoir subvenir aux besoins de leurs familles dans une épreuve qui peut durer des années. 

La situation empire dans les zones de conflit, où les femmes sont directement ciblées par des assassinats, des actes de terreur et des violences sexuelles, entraînant des déplacements forcés, l’absence de protection juridique et des difficultés économiques et sociales, comme on l'observe à Gaza, au Soudan, au Yémen et en Syrie sous l’ancien régime.

Le cas du prisonnier algérien Djamel Eddine El-Askari 

À la fin du mois de janvier 2025, l’épouse du détenu algérien Djameleddine Laskri est décédée. Il avait été arrêté durant l’été 1992 et jugé par un tribunal spécial instauré par le régime militaire à la suite du coup d’État de janvier 1992. La procédure judiciaire à son encontre n’a pas respecté les garanties les plus élémentaires d’un procès équitable, et il demeure en détention à ce jour. En 2014, Alkarama a soumis son cas au Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire, qui a rendu l’Avis n° 17/2014, qualifiant sa détention d’arbitraire et appelant l’Algérie à le libérer sans condition et à lui accorder une indemnisation appropriée. Cependant, les autorités algériennes n’ont toujours pas donné suite à cette demande. 

L’épouse de Djameleddine Laskri incarnait la souffrance et la résilience des femmes vivant sous des régimes qui violent systématiquement les droits humains. Son mari ayant été emprisonné pendant 33 ans, elle a enduré d’innombrables épreuves, élevant seule leur fils en bas âge tout en restant une épouse fidèle et inébranlable. Elle lui rendait régulièrement visite dans les différentes prisons où il avait été transféré, jusqu’à son décès au début de cette année. Cette femme courageuse a persévéré plus de trois décennies dans son combat pour la libération de son mari. En 2014, elle déclarait : « J’ai épuisé toutes les voies légales et frappé à toutes les portes, mais la seule réponse que j’ai reçue est le silence des autorités. »