Émirats Arabes Unis: Les attaques contre la liberté d'expression continuent: Al Zaidi et Bin Abbad sont affectés

"En 2011, La situation de la liberté d'expression s'est aggravée dans les Émirats, a déclaré aujourd'hui Alkarama dans une lettre au Rapporteur Spécial sur la liberté d'expression. La communication raconte en détail les violations des droits de l'homme dirigées contre Faisal Al Zaidi et Rachid Bin Abbad- qui avaient précédemment dénoncés la pratique de la corruption au sein de la Compagnie des aéroports d'Abu Dhabi (ADAC). La communication décrit également un certain nombre d'incidents du même genre à travers le pays dans lesquels les autorités ont tentés de réprimer la critique de politiques gouvernementales.

Faisal Al Zaidi et Rachid Bin Abbad demandaient l'éradication de la corruption au sein d'ADAC depuis, respectivement, janvier et août 2010. En conséquence, ils ont rapidement perdu leur travail. Tandis que les deux hommes avaient fait appel de la décision de leur licenciement, amenant leurs dossiers devant le Tribunal du travail des émirats- ce dernier étant en leur faveur en septembre 2011, aucun des deux hommes n'a récupéré ses anciennes fonctions.

En plus de perdre leur travail, en août 2011 les deux hommes ont été arrêtés et détenus arbitrairement ; M. Al Zaidi pendant près d'un mois et M. Bin Abbad pendant presque une semaine, sans aucun contact avec le monde extérieur. Pendant cette période, on ne leur a jamais présenté un mandat d'arrêt ou une raison officielle pour leur détention, mais on les a questionnés sur leurs efforts anticorruption y compris la prise de contact avec des fonctionnaires et des dénonciations publiques. Frustré de ne recevoir aucune réponse des autorités, M. Al Zaidi a rendu les informations qu'il détenait publiques dans une vidéo YouTube bien documentée [http://www.youtube.com/watch?v=9xUfhYZIaPo], peu avant d'être arrêté et détenu.

D'autres incidents dans le pays ont eu lieu, notamment en avril et mai 2011 lors du remplacement de membres du conseils d'administration de quatre des associations les plus importantes- y compris l' association nationale des avocats et celle des professeur- par des personnes proches de la famille régnante des Émirats remplaçaient les anciens membres. La persécution des « 5 E.A.U. » était une autre de ces affaires. Plus récemment, un groupe d'individus s'est vu retirer sa citoyenneté, probablement à cause de sa participation à une pétition en ligne demandant des réformes démocratiques dans le pays. Le lancement du rapport annuel de Human Rights Watch, le 25 janvier 2012, racontant en détail les violations dans les E.A.U. a lui aussi été interrompu par des fonctionnaires, très probablement employés par le ministère de l'Intérieur.

La Charte arabe des droits de l'homme, dont les E.A.U. sont membres, établit clairement qu'elle « garantit le droit à la liberté d'opinion et d'expression, le droit de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. » Alkarama est préoccupée par le fait que ces types de violations telles que décrites ci-dessus pourraient s'empirer, et demande aux autorités des Émirats d'assurer le respect le droit de sa popultation à la liberté d'expression et de rassemblement même lorsque des critiques sont exprimées.