Djibouti : Libérations du président et du porte-parole du Mouvement des Jeunes de l’Opposition (MJO)

Libérations du président et du porte-parole du Mouvement des Jeunes de l’Opposition

Alkarama se réjouit de la libération le 21 décembre 2014, de MM. Mouhayadine Yacin Mohamed et Charmake Said Darar, respectivement Président et porte-parole du Mouvement des Jeunes de l'Opposition, pour lesquels Alkarama avait envoyé un appel urgent le 12 décembre auprès du Groupe de Travail des Nations Unies sur la détention arbitraire (GTDA).

MM. Mohamed et Darar avaient été arrêtés le 8 décembre 2014 à leurs domiciles par la police Djiboutienne, battus à coups de crosse et emmenés au poste de police du 4ème arrondissement de Balbala, au sud de Djibouti-ville. Ils avaient ensuite subi une garde-à-vue particulièrement difficile, sans pouvoir bénéficier de l'assistance de leur avocat et président de la Ligue Djiboutienne des droits humains, Me Zakaria Abdillahi Ali.

Ils avaient ensuite été inculpés par le Procureur, sans preuves matérielles et sans l'assistance de leur avocat, de « manifestation illicite », de « troubles à l'ordre public » ainsi que de « violences et de dégradations », alors même que la manifestation n'a jamais eu lieu. Ils n'avaient de plus pas été autorisés à voir un médecin malgré la présence de nombreuses contusions sur leurs corps.

Enfin, ils avaient été placés sous mandat de dépôt à la prison de Gabode, connue comme étant une zone de non-droit où la torture est pratiquée, et notoire pour ses conditions de détention épouvantables. Le 14 décembre, lors de leur comparution devant le tribunal, leur avocat avait obtenu la libération de M. Mohamed, mais pas de M. Darar, qui avait été réincarcéré. C'est donc avec soulagement qu'Alkarama a appris que les deux jeunes avaient été libérés et les charges retenues contre eux abandonnées, démontrant le caractère politique de leurs arrestations.

Malgré ces deux libérations, nous réitérons notre appel auprès des autorités Djiboutiennes à mettre fin au harcèlement et la détention arbitraire d'opposants politiques et des défenseurs des droits de l'homme et qu'elles garantissent la diversité politique nécessaire pour l'instauration d'un régime démocratique, ainsi qu'un espace pour la société civile pour la promotion et la protection des droits de l'homme dans le pays. En ce sens, Djibouti devrait mettre en œuvre immédiatement les recommandations formulées par le Comité des droits de l'homme des Nations Unies en 2013.

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