Lors de sa dernière session, le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire (GTDA) a examiné le cas de Safar Al Hawali, figure religieuse saoudienne, détenu arbitrairement depuis son arrestation par des agents de la sécurité de l’État en juillet 2018. Son arrestation fait suite à la publication de son dernier livre, « Muslims and Western Civilisation » (Les musulmans et la civilisation occidentale), dans lequel il critiquait la politique internationale des autorités royales et leur faisait des recommandations.
Dans leur décision, les experts de l’ONU ont souligné que l’arrestation de l’érudit et des membres de sa famille était en représailles à la publication de son livre. Ils se sont déclarés gravement préoccupés par le fait qu’il est détenu depuis cinq ans sans jugement et qu’il n’a pas eu accès à des soins médicaux et à un logement en tant que personne handicapée.
Une punition collective de toute une famille pour avoir critiqué pacifiquement les autorités royales
Safar Al Hawali, ses fils Abdullah, Abdulrahman, Ibrahim et Abdulrahim, ainsi que son frère Saadallah ont tous été arrêtés par les autorités entre le 11 et le 13 juillet. Safar Al Hawali et son fils Ibrahim ont été arrêtés dans la matinée du 12 juillet lorsque des agents de la Sûreté de l’État sont arrivés en ambulance et ont perquisitionné leur domicile dans le village de Hawala. Safar Al Hawali a eu les yeux bandés et lui et son fils ont été emmenés dans un lieu inconnu.
Alkarama a souligné que ces arrestations sont une conséquence directe des critiques exprimées par Safar Al Hawali contre les autorités royales et constituent une forme de punition collective. Al Hawali avait récemment publié un livre de 3000 pages intitulé « Les musulmans et la civilisation occidentale », dans lequel il critiquait la politique étrangère des autorités royales saoudiennes tout en offrant des recommandations.
En outre, ces arrestations ont eu lieu dans le cadre d’une répression plus large et sans précédent sur la liberté d’expression dans le pays, qui a débuté en septembre 2017. Depuis lors, des centaines de personnalités publiques ont été prises pour cible, notamment des universitaires, des universitaires et des militants des droits humains, dont la plupart ont été arrêtés uniquement pour avoir critiqué les politiques gouvernementales.
Dans son avis, le Groupe de travail demande également instamment au Gouvernement « de veiller à ce que les proches de M. Al-Hawali ne subissent aucune représailles pour ses activités ou pour l’exercice de leurs propres droits ». Les experts ont exprimé leurs préoccupations aux autorités saoudiennes qui n’ont pas contesté les allégations d’Alkarama concernant le harcèlement et les représailles contre la famille Al Hawali, « en particulier les arrestations de membres de la famille comme une forme de punition pour ses activités ».
Appel du GTDA à des mesures immédiates et urgentes pour assurer la libération de Safar Al Hawali
Depuis son arrestation, Safar Al Hawali est détenu dans des conditions inhumaines, privé de l’accès à un avocat et, après plus de cinq ans de détention, son cas est toujours considéré comme « en attente » par les autorités saoudiennes. L’érudit religieux se trouve de facto détenu en détention provisoire pour une durée indéterminée sans aucun soin, ce qui équivaut à une exécution au ralenti.
En outre, Safar Al Hawali souffre de handicap ; Il a une fracture du bassin et a déjà souffert d’une hémorragie cérébrale. En conséquence, les mouvements du bas de son corps sont altérés et il souffre de paralysie faciale.
Alkarama a donc porté son cas devant le GTDA et le Comité des droits des personnes handicapées (CDPH), qui examine également les conditions de détention du religieux.
Dans leur décision, les experts du GTDA ont réitéré qu’ils étaient « gravement préoccupés par le fait que M. Al-Hawali reste en détention plus de quatre ans après son arrestation, en particulier parce qu’il s’agit d’une personne handicapée ». Les experts ont souligné que depuis son arrestation, il n’avait pas eu de contacts réguliers avec sa famille et n’avait pas eu accès à une représentation juridique. Ils ont donc exhorté les autorités « à prendre des mesures pour faciliter la communication entre M. Al-Hawali et sa famille et son avocat ».
En conclusion, le Groupe de travail a exhorté le Gouvernement saoudien à libérer Safar Al-Hawali immédiatement et de toute urgence, d’autant plus que sa détention met sa vie en danger dans le contexte de la COVID-19. Alkarama a soumis l’avis du GTDA au CDPH, exhortant l’organe de traité à appeler également à la libération immédiate de l’érudit religieux.