Yémen : Examen par le Comité des droits de l'homme à New York, les 14 et 15 mars 2012

Pour son premier examen par le Comité des droits de l'homme des Nations Unies depuis que l'ancien vice-président Abdu Rabu Mansour Hadi est devenu Président (janvier 2012) après des mois de contestation, le Yémen sera examiné par le Comité des droits de l'homme des Nations unies à New York, les 14 et 15 mars 2012. Alkarama a soumis un rapport sur la situation des droits de l'homme dans le pays au Comité. Celui-ci est chargé de surveiller la mise en œuvre du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, traité principal du Comité International relatif aux Droits Civils et Politiques.
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Le rapport d'Alkarama a abordé la situation des droits de l'homme au Yémen depuis le dernier examen par le Comité des droits de l'homme en 2005. Un certain nombre d'inquiétudes a été mis en évidence. Parmi ces inquiétudes, citons l'usage excessif de la force par les autorités yéménites, à savoir des branches individuelles des forces armées contrôlées par des membres de la famille de l'ancien Président Saleh, pendant les protestations de 2011 (telles que la garde républicaine yéménite), à mené à des centaines d'exécutions extrajudiciaires. En outre, il y a eu un certain nombre de morts causés par divers services de sécurité et de renseignement en conflit dans le nord, contre la communauté des Houthis , un conflit qui fait rage depuis 2004 ; ainsi que dans le sud du pays, témoin de manifestations en faveur d'une plus grande autonomie par rapport au gouvernement central. Les mesures prises lors de la lutte contre le terrorisme ont également entrainé des morts, y compris dans des attaques aériennes menées avec l'aide des États-Unis.

Torture et mauvais traitements demeurent malheureusement incessants dans le pays. En particulier à l'encontre d'individu détenus par des agences de sécurité politique et nationale. La détention arbitraire de protestataires et d'activistes politiques, ainsi que de personnes impliquées dans les mouvements de protestations des Houthis et du sud était une inquiétude :- En effet, les conditions de détention restent précaires. Les procès inéquitables sont chose courante : parmi les problèmes principaux, on compte le manque d'accès à une assistance juridique et la pratique d'extorsion d'aveux sous la contrainte.

Un autre sujet d'inquiétude concerne les attaques contre la liberté d'expression ; celles-ci touchaient particulièrement les médias et les journalistes qui subissaient un harcèlement constant depuis le dernier examen de la situation du Yémen.

Regardant vers le futur, Alkarama a recommandé que le Comité aborde la question de l'impunité présentée par la loi d'amnistie et adoptée par le parlement yéménite, le 21 janvier 2012 qui fournit l'immunité de poursuites à Saleh et ses conseillers, en violation du droit international relatif aux droits de l'homme.

Alkarama va souligner, en personne, ses plus grandes préoccupations, au Comité, préalablement à l'examen, prévu les 14 et 15 mars 2012 à New York. Elle espère que cet examen conduira à un dialogue constructif qui entrainera une amélioration visible de la situation des droits de l'homme au Yémen.