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Dr. Sadok Chourou, ancien président du mouvement politique tunisien Al Nahdha, détenu arbitrairement depuis presque 20 ans a été libéré le 30 octobre 2010. Il avait été arrêté le 3 décembre 2008 alors qu'il venait tout juste d'être libéré le 5 novembre après 18 ans de détention.

Arrêté une première fois le 17 février 1991 en tant que président du mouvement politique Al Nahdha avec 265 dirigeants du mouvement , Dr Sadok Chourou a été détenu au secret durant une longue période et gravement torturé par les services du ministère de l'intérieur.

Traduit devant le tribunal militaire de Tunis en 1992, il a été condamné à la prison à vie à la suite d'un procès qualifié d'inéquitable par toutes les ONG de défense des droits de l'homme qui ont unanimement considéré le Dr Chourou comme un prisonnier d'opinion.

Il a connu un régime de détention particulièrement dur en étant notamment emprisonné dans une cellule d'isolement absolu durant 14 années. Il a engagé plus d'une dizaine de grèves de la faim pour protester contre ses conditions inhumaines de détention, la dernière en 2007.

Il a été remis en liberté le 5 novembre 2008, après 18 années d'emprisonnement, à la suite d'une grâce accordée par le gouvernement à 21 membres du mouvement Al Nahdha à l'occasion du 21ème anniversaire de l'accession au pouvoir du président Zine Ben Ali en 1987.

Dr Chourou avait après sa libération sous condition été sollicité par de nombreux médias et accordé plusieurs interviews par téléphone, dont l'une à la chaîne de télévision arabe Al Hiwar, le 1er décembre 2008, au cours de laquelle il a abordé la question des libertés civiles et politiques dans son pays ainsi que les conditions de sa détention.

Il a également affirmé au cours de cette même interview son intention de ne pas renoncer à ses droits civils et politiques et de demander aux autorités tunisiennes la légalisation de son mouvement politique au nom de la liberté d'association.

C'est la raison pour laquelle il a de nouveau été arrêté le mercredi 3 décembre 2008 à 16 heures 30. Son domicile a été investi par une dizaine d'agents des services du ministère de l'intérieur qui l'ont emmené de force vers une destination inconnue sans présenter ni mandat d'arrêt ni motifs de son arrestation. Il a de nouveau été condamné à deux ans de prison pour avoir enfreint les conditions de la libération conditionnelle et projeté de « reconstituer une association interdite »