Syrie : Quand l’activisme pacifique conduit à la disparition forcée

Le 31 octobre 2014, Alkarama a adressé une communication au Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires (GTDFI) des Nations Unies concernant le cas de quatre personnes disparues depuis leur arrestation par les services de renseignement militaire syriens, le 24 novembre 2012. Iqbal Al Ammar, 22 ans, et son frère, Suhaib, 24 ans, tous deux étudiants en langues à l'Université de Damas, ont été enlevés avec leur oncle, Yosef Al Ammar, et leur ami, Bilal Koshan, 26 ans, aussi étudiant à l'Université de Damas qui se trouvait chez eux à cette époque.

La famille Al Ammar est bien connue pour sa participation active et pacifique à la révolution syrienne. Dr Mouhammad Al Ammar, le père des frères Iqbal et Suhaib, et une figure bien connue de l'opposition, avait déjà été arrêté et détenu, tandis que ses deux fils avaient également été arrêtés et torturés en détention entre 2011-2012. En plus de leur soutien humanitaire aux personnes fuyant Damas après le bombardement en octobre 2012, Iqbal et Suhaib documentaient également, à l'aide photos et de vidéos, le bombardement de la ville dans les zones principalement peuplées par des civils.

Le 24 novembre 2012 Iqbal et Suhaib étaient à leur domicile avec leur ami et leur oncle lorsqu'ils ont été brutalement arrêtés, sans mandat d'arrêt, par une patrouille des services de renseignement militaire syriens. Leurs familles s'inquiétant sur leurs sorts ont déposé plusieurs plaintes auprès des autorités sans obtenir de réponse. Certaines sources affirment que les militants enlevés ont été vus pour la dernière fois en octobre 2013 dans les locaux de la Branche 235 des services de renseignement militaires, connue sous le nom de « Branche Palestinienne », tandis que d'autres pensent qu'ils sont détenus à Al Khatib, branche du service de renseignement général de Damas. Leur sort demeure toujours inconnu à ce jour.

À la lumière de ces informations, Alkarama a adressé une communication au Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires (GTDFI) pour qu'il appelle les autorités syriennes à s'assurer qu'Iqbal, Suhaib et Yosef Al Ammar, ainsi que Bilal Koshan soient libérés immédiatement, ou, qu'en tout état de cause, que leurs familles soient informées de leurs sorts et qu'elles puissent être en contact avec eux sans aucune restriction. La pratique systématique de la disparition forcée doit cesser et les autorités syriennes doivent mettre en place toutes les mesures nécessaires pour assurer son abolition.

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