Après avoir critiqué l'intégrité des fonctionnaires travaillant pour l'Autorité palestinienne, la fondation des droits de l'homme palestinienne Rased et ses membres sont victimes de harcèlement grandissant. Celui-ci a atteint son paroxysme lorsqu'a été donné l'ordre de la fermeture des bureaux Rased à Ramallah le 12 Avril 2012. Alkarama condamne fermement cette obstruction au travail de l'organisation à titre de représailles pour avoir critiqué des responsables gouvernementaux.
Rased est une ONG régionale des droits de l'homme qui vise à documenter et à dénoncer les violations des droits de l'homme, faisant en particulier le suivi de la situation des réfugiés palestiniens. L'organisation effectue des recherches sur des sujets liés à leur travail de base et met en œuvre des programmes visant à les informer de leurs droits et libertés fondamentales tels qu'ils sont garantis par la Déclaration universelle des droits de l'homme. Fondée en 2006, l'Organisation a établi son siège principal au Liban, mettant en place une antenne de l'organisation à Ramallah, en Cisjordanie. En effet La même année, l'organisation avait déposé une demande d'enregistrement de leur bureau en Palestine. Cette demande a été acceptée par le Ministère palestinien de l'Intérieur au début de l'année 2009. Ainsi, le bureau de Ramallah a été officiellement enregistré.
Plus tôt cette année, Rased avait critiqué un employé de l'ambassade palestinienne au Liban, M. Ashraf Dabour, pour son implication présumée dans la corruption dans les camps de réfugiés palestiniens au Liban. Par la suite, l'organisation -en particulier son Président a commencé à recevoir des menaces et est devenu l'objet d'une campagne de diffamation. La discorde initiale entre Rased et le diplomate palestinien a dégénéré et les deux parties ont déposé des plaintes l'un contre l'autre au Liban, en Février 2012.
Le 12 Avril 2012, Rased a été informé d'une décision signée par le Ministre palestinien de l'Intérieur, le Dr Said Abou Ali, de fermer des bureaux de l'organisation à Ramallah. La décision a été exécutée immédiatement, sans la possibilité de faire appel à la décision, en violation à la loi palestinienne.
Lors de l'examen du contenu de la décision du Ministre de l'Intérieur, il semble que la décision était fondée sur plusieurs points administratifs d'importance mineurs. Plus important, le Ministre déclare que le travail de Rased sape le prestige de certaines institutions étatiques et que la fermeture de ses bureaux de Ramallah a été exigé par le ministère palestinien des Affaires étrangères. La décision de fermer les bureaux de Rased à Ramallah est donc clairement liée à sa critique publique des affaires de corruption, de menaces et de diffamation par les responsables palestiniens.
Alkarama condamne vivement le harcèlement des membres de Rased et de son personnel, y compris la fermeture des bureaux de l'organisation à Ramallah, qui entrave considérablement le fonctionnement de Rased en Cisjordanie. Puisqu'il s'agit d'une mesure évidente de représailles contre l'organisation à la suite de leur critique de fonctionnaires de l'État palestinien, nous appelons les autorités palestiniennes à cesser immédiatement toute forme de harcèlement et d'intimidation dirigés contre l'Organisation Rased et ses membres et de veiller à ce qu'ils puissent effectuer leur travail. Ce qui consiste à permettre à Rased de rouvrir leur bureaux de Ramallah ainsi que l'abandon du procès au Liban. Alkarama a soumis la situation de Rased au Rapporteur Spécial des Nations Unies sur la situation des défenseurs des droits de l'homme ainsi que les autres mécanismes des droits de l'homme des Nations Unies et continuera à suivre de près l'évolution de la situation.
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