Maroc : disparition d’Adnane Rahali, étudiant originaire de Tantan

Adnan Rahali

La famille d’Adnane Rahali, étudiant en troisième année de droit à l’Université Ibn Zohr d’Agadir, est sans nouvelle de lui depuis le 17 décembre 2015. Originaire de Tantan – ville située à proximité du Sahara occidental –Adnane Rahali était très impliqué dans la vie associative de son université. Selon ses amis, celui-ci a été interpellé par des personnes en civil le soir du 17 décembre dans l’enceinte de l’université ; il n’a plus été revu depuis. Ses proches craignent qu’il n’ait été arrêté par les services de renseignement en représailles à son militantisme au sein d’un syndicat étudiant. Leurs soupçons se sont confirmés face à l’inertie dont font preuve les autorités depuis trois mois.

Les parents d’Adnane Rahali ont en effet saisi toutes les autorités à propos de cette disparition sans obtenir de réponse. Le 5 janvier dernier, sa mère a adressé une plainte au Procureur du Roi d’Agadir sans que celui-ci n’ait cru devoir ouvrir une enquête, notamment en procédant à l’audition des personnes susceptibles de fournir un témoignage sur la disparition de la victime. La famille a également sollicité l’intervention d’un parlementaire, Mohamed Salem Al Bihi, lequel, devant l’inaction des autorités, a demandé par écrit des explications au ministre de la Justice.

Il faut rappeler que le Maroc a ratifié la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées (CIPPDF) en 2013. En vertu de l’article 12, l’Etat partie est tenu d’assurer « à quiconque alléguant qu'une personne a été victime d'une disparition forcée le droit de dénoncer les faits devant les autorités compétentes, lesquelles examinent rapidement et impartialement l'allégation et, le cas échéant, procèdent sans délai à une enquête approfondie et impartiale ». En dépit de leurs démarches, les parents d’Adnane Rahali reprochent aux autorités de n’avoir diligenté aucune véritable enquête jusqu’ici pour faire la lumière sur son sort.

Le frère de la victime a notamment déclaré le 20 mars dernier : « Je demande aux autorités marocaines de révéler le sort caché de mon frère et que justice soit faite. Qu’on nous dise s’il est mort entre les murs des services de sécurité ou s’il est encore en vie, d’autant plus que nous sommes toujours sans nouvelles de son sort ».

Sollicité par la famille, Alkarama a requis, le 23 mars dernier, l’intervention urgente du Comité des disparitions forcées (CDF) des Nations Unies auprès des autorités marocaines pour qu’elles procèdent à une véritable enquête afin d’élucider ce cas, de tenir ses proches informés et, en tout état de cause, de le placer sous la protection de la loi.

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