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ليبيا- تعذيب

Des enregistrements vidéo récemment diffusés ont révélé des scènes terrifiantes de torture dans la prison de "Qarnada", située dans la ville de Shahat, au nord-est de la Libye, une zone sous le contrôle des forces loyales au général retraité Khalifa Haftar. 

Alkarama a appelé à une enquête immédiate et impartiale sur ces actes, les considérant comme des violations flagrantes de la Convention contre la torture, ratifiée par la Libye en mai 1989. 

Les images divulguées montrent des actes de brutalité contre des détenus, que des militants affirment dater de 2020, pendant l’offensive militaire des forces de Haftar contre la capitale, Tripoli. Les victimes seraient des opposants politiques de Haftar. Les vidéos révèlent divers moyens de torture, notamment des passages à tabac sévères avec des bâtons, des fouets et à mains nues, entraînant vraisemblablement des blessures graves, telles que des contusions, des fractures et d'autres traumatismes physiques. 

Selon d’anciens détenus de la prison de "Qarnada", les prisonniers sont soumis à des décharges électriques appliquées sur plusieurs parties de leur corps. Ils sont également régulièrement privés de sommeil pendant de longues périodes, ainsi que de nourriture et d’eau potable, ce qui entraîne une détérioration importante de leur état de santé. 

Des militants libyens ont informé Alkarama que plusieurs des tortionnaires apparaissant dans les vidéos sont des individus identifiables qui restent en liberté. Malgré les appels du gouvernement internationalement reconnu à Tripoli pour ouvrir une enquête, les autorités de l’est de la Libye n’ont entrepris aucune démarche en ce sens. 

Des rapports précédents des mécanismes des Nations Unies ont documenté des actes de torture à travers la Libye, y compris dans la prison de "Qarnada". Ces rapports ont également identifié de nombreux centres de détention dans l’est, l’ouest et le sud du pays — tels que les prisons de "Mitiga", "Al-Hadba" et "Sorman" — où des violations similaires sont perpétrées. La prison de "Qarnada" est particulièrement connue pour détenir des opposants politiques au général Khalifa Haftar, commandant de l’Armée nationale libyenne. 

Alkarama réaffirme son engagement à surveiller la situation des droits humains en Libye et a soumis de nombreuses plaintes aux procédures spéciales des Nations Unies au nom des victimes de ces abus. Alkarama a également attiré l’attention sur les crimes commis par les forces de Haftar, souvent soutenues par certains gouvernements arabes. 

Compte tenu des circonstances actuelles, Alkarama exhorte la Libye à adhérer au Protocole facultatif à la Convention contre la torture, qui impose la mise en place de mécanismes nationaux de prévention pour garantir la responsabilité et lutter efficacement contre la torture et les abus connexes.