Le militant politique Dr. Abdurahman Mohamed Arjili Ghoma, ancien vice-ministre des victimes de la guerre et des personnes disparues, enlevé en Libye il y a environ six ans, a été libéré.
Abdul Rahman a été enlevé le 8 juin 2016 par des hommes armés dans la capitale libyenne, Tripoli, alors qu'il se rendait à son travail. Le 12 juin 2017, Alkarama avait soumis, à son sujet, un appel urgent au Groupe de travail sur les disparitions forcées de l’ONU, demandant à ses experts d’intervenir rapidement auprès des autorités libyennes, les exhortant à le faire libérer immédiatement et en tout état de cause que sa famille soit informée de son sort et qu’il soit placé sans délai sous la protection de la loi.
Six ans de souffrances
Trois jours après son enlèvement, sa famille avait reçu des informations selon lesquelles il était détenu par des membres d’une milice proche des forces dites du RADA'A, dirigées par Ahmed Kablane. Ils se sont rendus le même jour dans leurs locaux, mais ceux-ci ont nié sa présence et les ont menacés pour les dissuader de continuer leurs recherches.
Après de nombreuses démarches, la famille de la victime a réussi à contacter une personne proche d’Ahmed Kablane qui leur a promis de les aider à obtenir des informations sur le sort d’Abdul Rahman. Quelques jours plus tard, ils ont reçu la confirmation que ce dernier était bien détenu par les forces du RADA'A. Cependant, sa libération avait été conditionnée, selon l’intermédiaire, au paiement d’une rançon de six millions de dinars.
En septembre 2017, l’épouse d’Abdul Rahman avait contacté les forces du RADA'A via un média social et a finalement été autorisée à lui parler par téléphone. Il l’avait informée qu’il avait été détenu pendant 15 mois dans un lieu inconnu, avant d’être récemment transféré à la base aérienne de Mitiga. À la suite de cet appel, elle avait été autorisée à lui rendre visite trois fois dans les mois suivants, la dernière remontant déjà à plus d’un an.
Abdul Rahman et sa famille étaient restés en contact grâce à de rares appels téléphoniques. Cependant, après leur dernier appel le 15 juin 2020, son épouse s’est vu refuser tout autre contact avec lui, que ce soit par appel ou par visite. Son interlocuteur a également refusé de lui donner toute autre information sur sa localisation et son état de santé. Sachant qu’il avait souffert d’une leucémie, sa famille craignait pour sa vie.
Au cours de son mandat de vice-ministre des victimes de la guerre et des personnes disparues, Abdul Rahman dénonçait les violations graves des droits de l’homme, notamment des disparitions forcées, commises par certains groupes armés. Ainsi, sa famille craignait que son enlèvement ne soit une forme de vengeance pour ses positions.