Hier, 1er juillet 2013, des représentants de la Coordination nationale des familles de disparus en Algérie (CNFD) et d'Alkarama ont rencontré le Groupe de travail sur les disparitions forcées et les membres du bureau du Rapporteur Spécial sur la promotion du droit à la vérité au siège du Haut Commissariat aux droits de l'homme des Nations Unies à Genève.
Cette rencontre a été l'occasion pour la CNFD d'alerter les experts de l'ONU sur la violente répression dont été victimes les participants à la manifestation organisée à Constantine le 27 juin 2013 à l'occasion de la Journée internationale de soutien aux victimes de torture. Des policiers en civil sont violemment intervenus pour réprimer les manifestants. Ils ont notamment interrompu Farida Ouaghlissi, coordinatrice du mouvement, alors qu'elle lisait une déclaration des familles de disparus devant les manifestants réunis pacifiquement, au moment où elle affirmait que l'absence de vérité sur le sort des victimes, et de justice, constituait également une torture inacceptable pour tous les membres de leurs familles.
L'intervention policière a été particulièrement violente : des manifestés ont été frappés à coups de matraque et cinq militants ont été conduits au commissariat de la ville et brutalisés. Les caméras, téléphones portables et mégaphones des manifestants ont également été confisqués.
La rencontre a permis également au représentant de la CNFD de souligner les entraves posées par le gouvernement algérien à la quête de vérité et de justice des familles de disparus forcés en Algérie, notamment les articles 45 et 46 de l'Ordonnance dite de la réconciliation nationale. Les experts onusiens ont déclaré qu'ils avaient tout à fait conscience du fait que la Charte de 2006 constituait une entrave au droit à la vérité des familles de disparus forcés en Algérie.
A la fin de la rencontre les représentants onusiens ont vivement encouragé le représentant de la CNFD à maintenir un contact permanent avec eux et à leur présenter des rapports sur la situation des militants de la cause des disparus forcés et des droits de l'homme en général en Algérie.