Alkarama a soumis son rapport alternatif en vue de l'examen périodique universel du Koweït qui aura lieu en mars 2015. Ce rapport regroupe des informations relatives à la mise en œuvre par le Koweït des recommandations acceptées lors de son premier examen en 2010 en se concentrant particulièrement sur les questions liées à la liberté d'expression et de réunion pacifique, la détention arbitraire et la torture et la question de l'impunité des auteurs de torture dans les prisons.
Lors de son premier examen en 2010 dans le cadre du premier cycle de EPU (voir le premier rapport EPU d'Alkarama), le Koweït avait accepté de nombreuses recommandations notamment « envisager de retirer les nombreuses réserves aux instruments internationaux des droits de l'homme ». Or, cette recommandation ainsi que de nombreuses autres, n'a pas été mis en œuvre à ce jour.
Depuis le dernier examen et suite aux soulèvements populaires de 2011, le Koweït a été témoin de divers changements. Après la dissolution du parlement élu démocratiquement en 2012 qui a provoqué des soulèvements populaires massifs, les autorités ont durci leur politique à l'encontre de l'opposition par de nouvelles entraves à la liberté d'expression. En effet, l'adoption d'une nouvelle loi criminalisant de manière large cette liberté est venue renforcer la répression déjà en place à l'égard de l'opposition.
Ces atteintes répétées à la liberté d'expression et de réunion pacifique constituent un sujet de préoccupation sérieux. En effet, une série de condamnations a été prononcée dernièrement à l'encontre de manifestants et de blogueurs sur la base d'accusations abusives et arbitraires. Alkarama appelle les Etat à condamner la répression de ces libertés fondamentales et à adresser des recommandations dans ce sens.
Dans le contexte de l'examen périodique universel, Alkarama suggère également aux Etats-Parties d'adresser des recommandations relatives à la séparation des pouvoirs et la création d'une institution nationale indépendante des droits de l'homme. Le rapport met également l'accent sur les violations systématiques à l'égard de la minorité apatride (communément appelés « bidoune ») et la discrimination continuelle dont elle fait l'objet.