Emirats Arabes Unis : la militante émiratie Alaa Al-Siddiq décède en exil forcé au Royaume-Uni

alaa

Alkarama partage la douleur de la  famille du détenu d'opinion émirati Mohammed Abdul Razzaq Al-Siddiq et la famille défenseuse des droits de l'homme, dans leur douleur suite au décès de la militante des droits de l'homme Alaa Al-Siddiq, décédée à la suite d'un accident de la circulation à Oxford en Grande-Bretagne.
Alaa Al-Siddiq était la directrice exécutive de la Fondation AL-QAST pour les droits de l'homme qui s'occupe des prisonniers d'opinion dans le Golfe. Elle a été victime de harcèlement, de persécution et de souffrance, et a été forcée de quitter sa patrie après que sa citoyenneté et tous les membres de sa famille lui ont été enlevés. Al-Siddiq a fait des efforts inlassables pour faire connaître les souffrances de son père, l'opposant politique émirati détenu, Muhammad Abdul Razzaq Al-Siddiq, l'un des membres du groupe (Emirates 94) dont Alkarama s'est efforcée de défendre et de faire connaître la cause.

Au cours des dernières années, Alaa Al-Siddiq a été active dans la défense de son père, qui est détenu dans les prisons des EAU depuis 2012. Elle a participé à plusieurs événements, dans lesquels elle mettait en lumière les violations des droits de l'homme aux EAU, ce qui a été la cause de  son exil hors de son pays.
Au mois de juin de l'année dernière, Al-Siddiq a lancé un appel à toutes les organisations de défense des droits de l'homme pour mettre fin aux souffrances de son père. Dans son appel elle a déclaré : "Je n'ai pas entendu sa voix depuis 8 ans ! Mon père est un professeur de charia qui n'a pas créé d'organisation secrète, et mon père est innocent". Et elle a parlé de certaines de ses souffrances et de celles de sa famille suite à la répression que son père a subi, Muhammad Abdul Razzaq Al-Siddiq, à qui on a retiré la citoyenneté ainsi qu'à trois de ses enfants, a  également été soumis à la torture, à la disparition forcée et a été condamné à 10 ans de prison lors d'un procès inéquitable.

Alkarama suit le cas depuis des années  d'Al-Siddiq  qui est l'un des 94 opposants politiques emprisonnés. Une coalition de sept organisations internationales de défense des droits de l'homme a dénoncé les graves violations commises par les autorités émiraties à leur encontre et a exigé une enquête sur les allégations de torture et de privation de procès équitable.
Ces 94 accusés, dont huit sont jugés par contumace, risquent des peines de prison pouvant aller jusqu'à 15 ans pour avoir prétendument enfreint l'article 180 du Code pénal, qui interdit la création, l'organisation ou la gestion d'une organisation visant à renverser le gouvernement. Parmi les personnes arrêtées figurent d'éminents avocats spécialisés dans les droits humains, Muhammad al-Roken et Muhammad al-Mansoori, des juges, des professeurs et des dirigeants étudiants. Ils comprennent également le juge Muhammad Saeed Al-Abdouli et le Dr Hadef Al-Owais, juriste et professeur d'université.
Suite aux plaintes soumises par Alkarama, le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire, lors de sa 68ème session tenue du 31 au 22 novembre 2013, a publié sa résolution n° (60/2013), concernant des dizaines de prisonniers d'opinion aux EAU, groupe connu sous le nom de (Groupe EAU 94). Dans cette résolution le groupe de travail confirme le caractère arbitraire des détenus, et considère leur détention comme une violation grave des obligations du pays en vertu du droit international des droits de l'homme.
Bon nombre des détenus appartiennent à une organisation émiratie appelée Society for Reform and Social Guidance, un mouvement non violent qui participe depuis plusieurs années à un dialogue politique pacifique dans les Émirats arabes unis et qui appelle à une plus grande adhésion aux enseignements de l'islam.
Il convient de noter que les Émirats arabes unis ne se contentent pas de violer les droits civils et politiques, mais tentent également de criminaliser ces droits ou leur exerice sous plusieurs prétextes, et cherchent à généraliser leur politique répressive à l'égard des droits de l'homme dans d'autres pays arabes, en violation flagrante du droit international relatif aux droits de l'homme.