Suite à leur arrestation, les personnes du groupe ont été emmenées au poste de police de Deir Mawas. Là, des agents ont porté contre eux de fausses accusations et les ont forcés à rester agenouillés les mains attachées derrière le dos. Les victimes n'ont pas osé bouger de peur d'être battues. Etant donné que ni lui ni les autres personnes n'avaient commis d'infraction et n'étaient pas recherchés par la police, Fadel Abdallah Hussein s'est mis à contester les accusations portées contre lui
Au moment où Fadel Abdallah Hussein s'est mis à contester les accusations portées contre lui (contestation tout à fait légitime étant donné que ni lui ni les autres personnes n'avaient commis une infraction et n'étaient pas recherché par la police), Mohamed Sobhi lui a donné par surprise un coup à la poitrine. C'est à cause de ce coup que Fadel a fait instantanément un arrêt cardiaque...Il est tombé à terre, le nez et la bouche en sang et est resté là un moment, sans vie.
L'officier responsable de sa mort a alors menacé les autres détenus : « Je ne vais pas continuer à vous traquer, mais si jamais l'un d'entre vous s'avise de dire quoi que ce soit à propos de ce qui s'est passé, je l'arrête et il ne reverra plus la lumière du jour. » Les agents de police ont fini par emmener Fadel Abdullah Hussein à l'hôpital de Deir Mawas où les médecins ont confirmé son décès et ont immédiatement contacté sa famille qui s'est empressée de venir pour voir le corps de la victime. La famille de la victime a commencé à rassembler des pièces pour constituer un dossier d'accusation contre Mohamed Sobhi et ses collègues de la police. Quelques personnes parmi celles arrêtées en même temps que Fadel ont été en mesure de témoigner et ont plus tard confié au Procureur que Fadel avait été battu et qu'il était mort sur le coup suite au coup de l'officier Sobhi. Le procureur a ordonné une autopsie pour faire état de la cause du décès mais le rapport du médecin légiste n'a pas encore été publié.
La torture continue d'être pratiquée de manière systématique
Cette récente tragédie n'est pas la première affaire de meurtre dans laquelle Mohamed Sobhi, officier connu pour ses actes ignobles, est impliqué. Mohsen Barakat est décédé le 11 novembre 2009 dans des circonstances similaires après que Sobhi lui a porté un coup fatal entre les jambes. En dépit des nombreuses plaintes déposées auprès du ministère de l'Intérieur contre les agissements de Sobhi, aucune action légale formelle n'a été initiée contre lui et il continue de torturer des victimes en toute impunité. La législation égyptienne sanctionne les officiers de police responsables de tortures. En effet, selon les articles 126, 129 et 282 de la constitution égyptienne, torturer une personne accusée en vue de lui extorquer des aveux constitue un crime, l'usage de traitements cruels par des agents publics est un délit et la torture physique est un crime punissable, en particulier lorsque les personnes sont arrêtées sans aucune base légale, qu'elles font l'objet de menaces et de tortures.
Alkarama demande aux autorités égyptiennes d'enquêter sur les cas de meurtres et de tortures qui ont eu lieu en garde à vue suite à des arrestations. Le gouvernement égyptien a d'une part la responsabilité de protéger la vie de ses citoyens en garde à vue et d'empêcher les brutalités policières ; d'autre part, il a l'obligation de punir les responsables de tortures plutôt que de les dissimuler. Alkarama prévoit de soumettre le cas de Fadel Abdullah Hussein aux procédures spéciales de l'ONU.