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Alkarama for Human Rights, 24 septembre 2007

Un appel urgent a été lancé par les codétenus de Ali Aïd Al Tabi'i Serradj car il souffre d'affection mentale grave et est détenu dans la prison de Haute sécurité de Wadi Natroune 2 (Egypte).


M. Ali Aïd Al Tabi'i SERRADJ est né le 05 août 1961, licencié en sciences commerciales, il était fonctionnaire au ministère de la jeunesse et des sports et demeurait, Carrefour Saïfia Zaghloul, 5 avenue de Palestine à Port Saïd.

Il a été arrêté le 06 novembre 1993 de nuit à son domicile par les services de la sécurité de l'Etat sans aucun mandat de justice et conduit à leur siège principal de Port Saïd où il a été détenu pendant plusieurs mois au secret.
 
M. Ali Aïd Al Tabi'i Serradj a subi de très graves tortures au cours de sa détention au secret, tortures qui l'ont affecté au plus haut point et durablement. Son état de santé mental n'a cessé de se dégrader depuis cette période dans les prisons successives où il a été détenu ces 14 dernières années.

Depuis plusieurs années, Ali Aïd Al Tabi'i Serradj a perdu toute autonomie dans la prison ; ce sont ses codétenus qui, par esprit de solidarité, l'assistent même dans ses besoins les plus élémentaires de la vie quotidienne.

L'administration de la prison avait finalement accepté son transfert à l'hôpital psychiatrique où il a été interné durant six mois avant d'être de nouveau transféré à la prison de Wadi Natroune 2, dès que son état s'était amélioré.

Dès sa réincarcération, et en raison de l'absence de soins appropriés et de conditions de détentions particulièrement difficiles, son état s'est de nouveau rapidement dégradé au point que ses codétenus, dont plusieurs sont médecins, lancent le présent appel urgent pour tenter de le sauver. Ils craignent qu'un maintien en détention ne lui cause un préjudice irrémédiable.

M. Ali Aïd Al Tabi'i Serradj est détenu en vertu d'une simple décision administrative du ministre de l'intérieur prise en vertu de l'article 3 de Loi N°162 de 1958 portant état d'urgence depuis aujourd'hui 14 ans. Il  n'a jamais été ni présenté devant un magistrat ni fait l'objet d'une quelconque accusation pénale depuis son arrestation.
 
Il a obtenu plusieurs décisions de libération prononcées par des juridictions civiles qui n'ont jamais été appliquées par les autorités.

Face à la détérioration de l'état de santé de M. Ali Aïd Al Tabi'i Serradj, conséquence de la torture qu'il a subie, ses conditions actuelles de détention et le risque grave d'un préjudice irrémédiable qu'il encourt, Alkarama for Human Rights demande une intervention urgente du groupe de travail auprès des autorités égyptienne afin qu'il soit procédé à sa libération immédiate. Alkarama for Human Rights a aussi saisi le Comite international de la Croix rouge.

Il est à rappeler que l'Egypte a ratifié le Pacte international relatif aux droits civils et politiques le 14 janvier 1982 et la Convention contre la torture le 25 juin 1986.

L'Egypte est membre du Conseil des droits de l'homme ; elle s'est engagée dans sa Déclaration d'engagement du 18 avril 2007 (A/61/878) à " collaborer activement avec le système des procédures spéciales et à le renforcer durant la période de son mandat de trois années ".