
Le 11 mars 2025, Alkarama a soumis au Groupe de travail de l'ONU sur la détention arbitraire (GTDA) le cas de M. Abdullah Ali Abdulhafidh ABDELWAHAB, un commerçant yéménite arrêté arbitrairement aux Émirats arabes unis (EAU) et condamné à 15 ans de prison pour de simples publications sur Facebook.
M. ABDELWAHAB, qui se rendait régulièrement à Dubaï pour son activité commerciale, a été arrêté le 19 octobre 2022 à Sharjah par des agents de la sécurité d’État en l'absence de tout mandat d’arrêt ou explication. Sa famille n’a été informée de sa détention à la prison fédérale d'Abu Dhabi, dite Al Sadr, que deux semaines plus tard par un bref appel téléphonique. Depuis, il n'a bénéficié d’aucune assistance juridique et ses contacts avec l’extérieur sont strictement contrôlés.
Selon le témoignage d’un de ses anciens codétenus, il a été condamné uniquement pour avoir publié sur Facebook des posts critiquant les frappes aériennes des EAU au Yémen en 2019. Bien que ses publications n’aient aucun caractère violent et ne puissent en aucun cas constituer une infraction pénale, M. ABDELWAHAB a été sévèrement sanctionné uniquement pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression.
Ces dernières années, nombre de personnes ont été condamnées à de lourdes peines d’emprisonnement aux EAU simplement pour s’être exprimées sur les réseaux sociaux. Cette répression s’appuie sur un cadre juridique répressif, notamment la loi sur la cybercriminalité, qui sanctionne toute critique jugée préjudiciable à l’État ou à son image.
Privé de visites et soumis à de difficiles conditions de détention, M. ABDELWAHAB a entamé au début du mois de mars une grève de la faim pour protester contre son incarcération et sa condamnation injustes.
Face à cette situation, sa famille a sollicité Alkarama pour que son cas soit porté devant les Nations Unies.
Considérant que son arrestation et sa détention n'ont aucune base légale et qu’il a été condamné uniquement pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression sans bénéficier d’un avocat, Alkarama a soumis son dossier au Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire et appelle à sa libération immédiate.