Arabie Saoudite : Un défenseur des droits de l’homme arrêté et détenu au secret à Al-Tabakh

C’est depuis le 1e mai 2011 et après avoir répondu à une convocation des services saoudiens d’enquête criminelle (CIS) que Fadhel Makki Al-Manasif, défenseur des droits de l’homme âgé de 25 ans, est détenu arbitrairement. Immédiatement arrêté dès son arrivée dans les locaux des services de sécurité il a fait l’objet de mauvais traitements et s’est vu menotté et ligoté.Il a ensuite été emmené successivement dans les centres de police d’Al-Awamieh et de Kutaief, avant d’être transféré vers la prison d’Al-Tabakh le lendemain où il est depuis détenu au secret. Aucun mandat de justice ne lui a été notifié au moment de son arrestation et il n’a, à ce jour, jamais été déféré devant une autorité judiciaire.

Porte-parole lors des récentes manifestations pacifiques appelant au respect des droits civils et politiques de la population Fadhel Al-Manasif avait été invité à plusieurs reprises par les autorités pour s’exprimer au nom du mouvement de protestation. Le 8 mars 2011, il avait rencontré à ce titre M. Mohamed Ben Fahd Ben Abdulaziz, gouverneur de la province Est d’Arabie Saoudite et, quelques jours plus tard, M. Abdellah Al Othman, gouverneur de la province de Qatif ; il leur a fait part, au cours de ces rencontres des doléances des manifestants et avait exprimé l’espoir d’arriver à une solution pacifique.

Il parait évident que M. Fadhel al-Manasif a été arrêté en raison de son rôle de médiateur et des propos tenus durant ces rencontres en plus de sa participation aux côtés des manifestants.

Le 2 mai 2011, Alkarama a soumis un appel urgent au Rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des défenseurs des droits de l’Homme et au Rapporteur spécial pour la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression pour les informer de la situation de Fadhel Al-Manasif et requérir leur intervention.

Alkarama appelle à la libération immédiate de Fadhel Al-Manasif et à l’arrêt des persécutions dont il est victime en raison de sa qualité de défenseur des droits de l’homme dans son pays.