Arabie saoudite : libération de Murtaji Qureis, plus jeune détenu politique du pays

مرتجى قريرص

Le vendredi 24 juin 2022, les autorités saoudiennes ont libéré vendredi Murtaji Qureis, le plus jeune détenu politique du royaume, selon des sources saoudiennes fiables.

Alkarama s’est adressé au Rapporteur spécial sur le droit à la liberté de réunion pacifique et d’association, se déclarant préoccupé par la situation de Murtaji Qureis. Il avait été arrêté en septembre 2014 alors qu’il n’était qu’un enfant de 13 ans pour avoir participé à des manifestations pacifiques dans le pays.

Après l’arrestation de Murtaji, il a été détenu au secret pendant un mois, battu pendant l’interrogatoire par les détectives de Dammam pour le forcer à s’incriminer.

Alkarama a exprimé son inquiétude aux experts de l’ONU au sujet du cas de Murtaji, craignant l’issue d’un procès inéquitable dans une communication qui demandait aux experts d’intervenir auprès des autorités saoudiennes pour exiger que le cas du mineur soit examiné. Parmi ses demandes, Alkarama a souligné que l’adolescent devrait être immédiatement libéré, que ses aveux obtenus sous la contrainte ne devraient pas être pris en compte et qu’une enquête indépendante sur toutes les allégations de torture soit ouverte.

Alkarama a également informé le Comité des droits de l’enfant de l’affaire dans son examen de l’Arabie saoudite, affirmant que l’arrestation et la détention de Murtaji constituaient une violation flagrante de la Convention relative aux droits de l’enfant, qui stipule dans son article 37 : « Aucun enfant ne peut être soumis à la torture ou à d’autres formes cruelles, les peines ou traitements inhumains ou dégradants » et qu'« aucun enfant ne peut être privé de sa liberté illégalement ou arbitrairement ».

La libération de Murtaji Qureis intervient alors qu’un décret royal a été pris pour annuler la peine de mort pour les personnes qui ont commis des crimes alors qu’elles étaient mineures.

Murtaji Qureis a comparu devant le tribunal quatre ans après son arrestation et toujours avant son 18ème anniversaire et les procureurs ont exigé qu’il soit condamné à mort.

Les procureurs ont allégué que Murtaji Qureis appartenait à un « groupe terroriste extrémiste » et avait commis des actes de violence pendant les manifestations, y compris son aide présumée à la préparation de cocktails Molotov, des accusations qu’il n’a cessé de nier.

Sur la base de ces allégations, Murtaji Qureis avait été condamné début 2020, par un tribunal saoudien, à huit ans de prison.