Arabie Saoudite: Grève de la faim illimitée de Nacer Al Hajiri, détenu arbitrairement depuis 15 mois

M. Nacer Al Hajiri , citoyen de nationalité koweitienne, a été arrêté le 16 décembre 2007 et est détenu depuis au centre des services de renseignement de Dammam en Arabie Saoudite sans procédure légale. Il a entamé le 15 mars 2009 une grève de la faim illimitée en dépit de son état de santé qui s'est notablement dégradé depuis son arrestation.

Alkarama a lancé le 20 mars 2009 un appel urgent au Groupe de travail sur la détention arbitraire lui demandant d'intervenir auprès des autorités saoudiennes.

M. Nacer Naïf Dhib AL HAJIRI, âgé de 36 ans au moment des faits, est fonctionnaire dans une administration publique au Koweït où il réside. Il a été arrêté par les services des renseignements généraux saoudiens (Al Mabahit Al Aama) le 16 décembre 2007 au poste frontière entre l'Arabie Saoudite et le Koweït d'Al Khafdji.  Accompagné de son épouse, il revenait de La Mecque par la route, où ils avaient effectué un pèlerinage. Il a été arrêté sans mandat de justice et emmené vers une destination inconnue alors que son épouse a été autorisée à rentrer dans son pays.

Sa famille a entamé depuis son arrestation de nombreuses démarches pour connaître son lieu de détention et les raisons pour lesquelles il  a été arrêté. Ce n'est qu'après cinq mois qu'elle a été autorisée à lui rendre visite au centre de détention des services de renseignements de Dammam dans l'est du pays.

C'est à ce moment là que sa famille a appris qu'il ignore les raisons de son arrestation qui ne lui ont jamais été communiquées par les autorités. Et il n'a pas non plus, jusqu'à ce jour, été inculpé ou traduit devant un magistrat. Lors de son premier interrogatoire, l'officier en charge de l'entendre lui a même demandé les raisons pour lesquelles il avait été emmené au centre de détention !

Son frère lui a rendu visite en prison le 15 mars courant, le jour où M. Al HAJIRI a entamé une grève de la faim illimitée pour protester contre le fait qu'il ne connaît pas les raisons de sa détention, qu'il n'a pas été, à ce jour, présenté devant une autorité judiciaire et qu'il ne peut pas contester la validité de sa détention ou bénéficier d'un avocat. Son état de santé est très fragile puisqu'il souffre de diabète et d'hypertension artérielle.

M. Al Hajiri est de toute évidence privé de sa liberté d'une manière arbitraire et sa détention actuelle est contraire tant aux normes légales internes qu'aux normes internationales énoncées dans la Déclaration universelle des droits de l'homme.