Algérie : 175 cas de disparition forcée dans la région de Jijel entre 1993 et 1997

.
Alkarama for Human Rights, 2 janvier 2009

Comme annoncé lors de notre réunion au mois de novembre 2008 avec le Groupe de travail sur les disparitions forcées, Alkarama lui a soumis 175 cas de disparitions forcées recensés dans la région de Jijel (300 Kms à l'est d'Alger) en Algérie durant la période située entre 1993 et 1996.

Ces cas ont été documentés par l'association des familles de disparus de la région de Jijel représentée par M. Moussa Bourefis, lui-même fils et frère de disparu, qui avait exposé lors de cette réunion la situation des familles de disparus de sa région, l'association Algeria-Watch qui a également documenté plusieurs milliers de cas relatifs à l'Algérie ainsi que Alkarama qui collabore avec le Groupe de travail depuis plusieurs années déjà.

Le fait de soumettre ces cas au Groupe de travail contribue à la recherche de la vérité sur le sort des personnes enlevées par les services de sécurité algériens, tous corps confondus (militaires, gendarmes, policiers et membres des milices armées par le gouvernement). Les familles ne peuvent se contenter des déclarations officielles de l'Etat qui malgré la reconnaissance de plus de 6000 disparitions forcées ne se considère pas comme responsable. Une amnistie générale pour les agents de l'Etat a d'ailleurs été décrétée en février 2006

Les familles s'adressent en désespoir de cause aux organes de l'ONU, espérant que les autorités algériennes leur adresseront d'autres réponses qu'elles n'ont obtenues lors de leurs multiples démarches.

Par cette action, les familles montrent bien qu'elles ne sont pas prêtes à clore le dossier des disparitions forcées malgré la loi dite de réconciliation nationale et les offres d'indemnisations. Tant que la vérité sur le sort de leurs parents et les responsabilités pour ces crimes ne seront pas établies, les familles continueront leur combat.