
Le 18 février 2025, Alkarama s'est adressée au Groupe de travail de l'ONU sur la détention arbitraire concernant le cas de cinq Syriens arbitrairement détenus depuis leur arrestation le 11 décembre 2024 par les forces de sécurité intérieure de Benghazi.
Messieurs Ahmad Alothman, Ali Alsalkhadi, Anas Mohammed Ali Alsalkhadi, Khaled Alsalkhadi et Osama Mohammed Sayfeddeen Alshadidi font partie des millions de Syriens qui ont fui la guerre qui ravage leur pays. Ils sont entrés légalement en Libye avec des passeports syriens valides et des visas d’entrée réguliers. Installés à Benghazi, ils y travaillaient et vivaient de manière stable.
Comme de nombreux Syriens à travers le monde, ils ont exprimé leur joie après le départ de Bachar Al-Assad, nourrissant l’espoir d’un retour dans leur pays. C’est dans ce contexte qu’ils ont participé à un rassemblement pacifique, avant d’être arrêtés sans mandat, en pleine rue, par des agents des forces de sécurité en civil.
Après leur arrestation, leurs familles sont restées sans nouvelles, plongées dans l’angoisse et l’incertitude quant à leur sort. Ce n’est que grâce au témoignage d’un ancien codétenu qu’elles ont enfin pu apprendre leur détention au centre de Gharnada, l’aggravation de leur état de santé ainsi que les actes de torture qu’ils ont subis. Accusés sans fondement d’appartenance à un groupe terroriste, ils ont été contraints, sous la torture, de signer des aveux.
Les familles font appel à Alkarama
Face au déni des autorités libyennes et à l’absence d’information officielle concernant le sort de leurs proches, les familles ont mandaté Alkarama pour saisir les mécanismes de l’ONU.
Dans sa communication au Groupe de travail de l’ONU, Alkarama a tout d’abord mis en lumière le caractère arbitraire de leur détention sous plusieurs aspects.
Alkarama a soutenu que leur arrestation est dénuée de toute base légale : interpellés sans mandat, ils n’ont jamais été informés des motifs de leur détention et demeurent privés de toute perspective de procès. Il a été souligné que cette privation de liberté découle directement de l’exercice de droits fondamentaux, en l’occurrence la liberté d’opinion et la liberté de réunion pacifique, garanties par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
De plus, les victimes ont été privées de toute assistance juridique et n’ont jamais eu accès à une instance indépendante pour contester la légalité de leur détention, en violation manifeste de leur droit à un procès équitable. Enfin, cette détention repose sur un critère discriminatoire, leur seule origine syrienne ayant conduit les autorités de Benghazi à les assimiler, sans le moindre fondement, à un groupe terroriste.
Pour ces raisons, Alkarama a appelé le Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire à reconnaître le caractère arbitraire de cette détention et à exiger des autorités libyennes la libération immédiate des cinq victimes, ainsi que le respect de leurs droits fondamentaux.