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Alkarama for Human Rights, 13 mai 2008

Alkarama a adressé le 9 mai 2008 au Groupe de travail sur la détention arbitraire une communication, lui demandant d'intervenir dans le cas de M. Al Hattar arrêté le 14 décembre 2007 et détenu au secret pendant trois mois.

M. Abdeladhim Ali Abdeljalil AL-HATTAR est né en 1982 et réside à Sanaa où il exerce la profession d'Imam à la mosquée Al-Haramayn, de la Cité Al-Asbahi dans la même ville.

Il a été arrêté à l'aube du 14 décembre 2007 à la mosquée où il venait de diriger la prière du matin par des membres des services de renseignements qui l'ont menotté et conduit vers une destination inconnue.

Selon les témoignages reçus par la famille, aucun mandat de justice ne lui a été présenté et les raisons de son arrestation ne lui ont pas été notifiées. L'officier des renseignements qui commandait l'opération d'arrestation lui a seulement affirmé " qu'il était demandé par al Amn al Siyassi " (la police politique).

Sa famille n'a appris son arrestation que par des fidèles de la mosquée et n'a plus reçu de ses nouvelles pendant trois mois au cours desquels M. Al Hattar a été détenu dans les locaux de la police politique sans contact avec le monde extérieur.

Lorsque sa famille a été autorisée à le contacter par téléphone, elle a appris qu'il est à ce jour détenu en isolement dans les locaux des services de la police politique et qu'il n'a jamais été présenté devant un magistrat pour être inculpé formellement si des faits répréhensibles lui sont reprochés.

Aucun avocat ne peut se constituer pour l'assister en l'absence d'une procédure légale engagée contre lui. Il ne peut donc pas recevoir la visite d'un conseil, et, après près de cinq mois, il ignore les raisons légales pour lesquelles il est détenu, la durée de cette mesure et le sort qui lui sera réservé.

Ses parents sont aujourd'hui particulièrement inquiets de son sort, et craignent qu'il ne fasse l'objet de mauvais traitements ou de tortures. Ils ont lancé un appel aux autorités pour la libération de leur fils détenu, mais aucune suite ne leur a été donnée à ce jour.

Il ne fait pas de doute que la détention actuelle de M. Al Hattar est arbitraire et contraire tant aux normes légales internes en vigueur dans le pays, qu'aux normes internationales pertinentes énoncées dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques ratifié par le Yémen en 1987.

Alkarama rappelle que ce type d'arrestations et de détentions est très répandu au Yémen. Des dizaines voir des centaines de personnes sont détenues dans des conditions similaires dans les locaux de la police politique sans être présentées à la justice.