Yémen :Alkarama et Hood interviennent pour obtenir la libération de 73 soldats détenus par un groupe armé

 

La Fondation Alkarama et l'ONG yéménite HOOD sont intervenues pour obtenir la libération de 73 soldats de l'armée yéménite détenus depuis mars dernier par le groupe armé Ansar Al-Chariah (les partisans de la Chariah) à Abyane, une province du sud du Yémen. Les soldats, capturés à la suite d'affrontements entre le groupe et l'armée, risquaient d'être exécutés.

Une délégation composée de membres d'Alkarama et de HOOD s'est rendue samedi et dimanche 28 et 29 avril dernier pour la seconde fois dans la province d'Abyane, à Jaar « l'Emirat islamique du Waqar » contrôlé par le groupe Ansar Al-Chariah pour assister à la libération des 73 soldats yéménites. Les familles des soldats, des délégations tribales ainsi que des personnalités religieuses qui ont joué le rôle de médiateurs étaient présentes.

 

 

Pendant deux mois, le représentant régional d'Alkarama au Yémen a contacté de nombreux acteurs de la société civile et des membres du nouveau gouvernement pour les encourager à entreprendre des négociations avec Ansar Al-Chariah pour obtenir la libération des soldats capturés. Suite à de longs pourparlers, les différentes parties sont parvenues à un accord : le groupe a accepté de libérer les soldats capturés en échange de la libération de membres de leur groupe détenus depuis des années dans les geôles yéménites sans jugement dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

En avril dernier, Ansar Al-Chariah a informé Alkarama et HOOD qu'ils avaient l'intention d'exécuter un certain nombre des soldats capturés. Cela a causé une grande angoisse parmi les familles des soldats et les organisations de défense des droits de l'homme d'autant qu'en l'espace de deux mois les autorités n'ont entrepris aucune action auprès du groupe afin d'obtenir la libération des soldats.

 

Le 22 mars dernier, Alkarama et HOOD avaient été en mesure de se rendre à Jaar où ils ont rencontré les 73 soldats capturés. Les organisations ont pu constater que les soldats étaient bien traités et qu'ils pouvaient communiquer avec leurs familles. Le groupe armé leur a fait savoir qu'il libérerait les otages en échange de la libération de membres de leur groupe détenus par les services de sécurité yéménites.

Malgré le départ de l'ancien président Ali Abdullah Saleh, la structure de l'ancien régime est restée en place et les autorités continuent de faire usage des mêmes mesures de répression dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, en particulier les arrestations arbitraires et les exécutions extrajudiciaires menées dans le cadre d'opérations secrètes conjointes entre les autorités américaines et yéménites.