Yémen: Alkarama assiste à l'examen du Comité contre la torture

Au cours de la 44ème session du Comité contre la torture, le Yémen (voir communiqué) a eu l’occasion le 6 mai 2010 de répondre aux observations finales provisoires au sujet de son deuxième rapport périodique. Ces observations préliminaires avaient été adoptées par l'organe onusien le 03 novembre 2009 lors de sa précédente session en l’absence de la délégation yéménite.

Avant la présentation publique des commentaires des représentants du Gouvernement devant le Comité, une réunion exclusivement réservée aux ONG s’est tenue au Palais Wilson et à laquelle Alkarama a participé.

Lors de cette réunion, notre organisation a tenu à rappeler aux membres du Comité ses principales préoccupations et en particulier la persistance de certaines violations comme la détention arbitraire et les détentions prolongées au secret.

Notre organisation a également attiré l’attention du Comité sur le recours par les services de sécurité de l’Etat partie à la pratique des « prises d’otages » qui tend à se généraliser dans le pays et qui consiste à arrêter et détenir des proches ou des membres de la famille d’une personne suspectée d’infraction pénale pour amener cette dernière à se rendre aux autorités.

C’est une délégation yéménite assez conséquente qui est intervenue pendant la séance publique lors de laquelle ont été soulevées de nombreuses questions. La délégation, présidée par Mme la ministre des droits de l’homme était composée notamment de représentants du Ministère de la justice, du Ministère de l’intérieur et même de l’Agence centrale pour la sécurité politique (Al Amn Assiyassi).

La Présidente de la délégation, Mme Hudda Ali Abdel-Latif Al-Baan, s’est attachée à décrire l’engagement du pays en faveur de l’éradication de la torture notamment à travers du renforcement des dispositifs législatifs et de la réforme du système judiciaire.

Les membres de la délégation ont rejeté sans surprise les nombreuses allégations relatives aux multiples violations de droits de l’homme commises dans le pays et constatées par le Comité.

Des engagements ont cependant été pris par les représentants de l’Etat partie lors de cette séance publique ; Mme Hudda Ali Abdel-Latif Al-Baan a même appelé la société civile et les victimes elles-mêmes à saisir directement le Ministère des droits de l’homme à travers la Direction générale des communications, habilitée selon elle à recevoir des plaintes individuelles.

Mme Hudda Ali Abdel-Latif Al-Baan a achevé son intervention en reconnaissant les pratiques des services de sécurité qui n’hésitent pas à arrêter et détenir les proches d’une personne suspectée d’infraction pénale dans l’unique but de forcer cette dernière à se rendre aux autorités et a déclaré que le gouvernement prendra des mesures pour y mettre un terme.

Les Observations finales relatives à l’examen du Yémen seront adoptées et rendues publiques au terme de la 44ème session du Comité contre la torture.

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