Syrie : Une mère prise en otage pour forcer son fils à se rendre aux autorités

Le 28 Octobre 2014 Alkarama a adressé une communication au Groupe de Travail sur les Disparitions Forcées ou Involontaires (GTDFI) des Nations Unies concernant le cas de Qamar Awad, une mère de famille disparue depuis son arrestation par le service de renseignement des forces aériennes syriennes, le 2 octobre 2012.

Qamar Awad, une femme au foyer de 55 ans, a été arrêtée sans mandat par des agents du renseignement des forces aériennes d'Al Mazza au domicile de sa sœur, dans la banlieue de Qudsaya, une ville proche du mont Qasioun. Depuis cette arrestation, la famille de la victime a entamé de nombreuses démarches pour obtenir de ses nouvelles, la dernière en date le mois de juin 2014, mais les autorités refusent de donner toutes informations sur son sort.

Mme Awad a été vu pour la dernière fois par un témoin digne de foi un mois après, en novembre 2012, dans les locaux de détention des forces aériennes ; celui-ci en a informé ses proches. Alkarama craint que Mme Awad ne soit soumise à la torture pendant sa détention au secret, pratique particulièrement courante dans les lieux de détention des services de renseignement des forces aériennes.

Des sources proches de la famille pensent que la détention de Mme Awad est liée à la désertion de ses deux fils de l'armée syrienne : ceux-ci sont, en effet, recherchés par les forces de sécurité gouvernementales. Le fait que Mme Awad soit détenue dans le but de contraindre ses fils à se livrer aux autorités doit également être considéré comme une prise d'otage, une violation des garanties fondamentales pour les civils en vertu du droit international coutumier, ainsi que des Conventions de Genève (art 3 et art 147 / IV Convention), et constitue un crime de guerre, reconnu comme tel par le Statut de la Cour pénale internationale.

Alkarama a saisi le Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires (GTDFI) pour qu'il appelle les autorités syriennes à informer sa famille sur son sort et lui permette de lui rendre visite sans aucune restriction. En absence de charges crédibles, les autorités doivent la libérer dans les plus brefs délais. La pratique systématique de la disparition forcée doit absolument cesser et les autorités syriennes doivent assurer que toutes les mesures appropriées pour l'abolir soient prises.

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