Le 4 septembre dernier, Ayo Jwan, jeune militant et défenseur des droits de l'homme kurde de 29 ans a été enlevé chez lui dans le gouvernorat d'Al-Hasakah par des agents de la sécurité politique. Sa famille reste toujours sans nouvelles de lui.
Membre du Comité syrien pour la défense des libertés démocratiques, Ayo Jwan a participé activement au cours des derniers mois aux rassemblements pacifiques organisés dans sa ville à Ras-Al-Ain, au nord de la Syrie et a pris la défense de manifestants arrêtés arbitrairement dans le gouvernorat d'Al-Hasakah, activités qui lui ont valu d'être arrêté à son tour le 4 septembre dernier.
Il y a trois semaines, des agents de la sécurité politique en civil ont débarqué chez Ayo Jwan, à Ras Al-Ain. Après avoir perquisitionné son domicile, ils l'ont emmené vers une destination inconnue sans même lui avoir expliqué les raisons de son arrestation. Aujourd'hui, les autorités syriennes refusent toujours de reconnaître sa détention et de divulguer la moindre information sur la détention du jeune militant.
De nombreuses manifestations pacifiques ont été organisées dans le pays pour demander sa libération ainsi que celle de milliers d'autres personnes enlevées ou détenues arbitrairement dans le cadre des rassemblements de ces derniers mois. Alkarama reste très préoccupée par la dégradation croissante de la situation des droits de l'homme en Syrie. Des organisations locales de défense des droits de l'homme rapportent que deux-mille sept cents personnes auraient été exécutéesdans le cadre de ces manifestations.
Craignant qu'il ne soit torturé par les services de sécurité syriens, notre organisation a soumis le cas d'Ayo Jwan le 15 septembre 2011 au Groupe de travail sur les disparitions forcées, en copie aux Rapporteurs spéciaux sur la torture et sur la situation des défenseurs des droits de l'homme.