Syrie : Torture et Disparition forcée de Mme Ayat Essam Ahmed depuis plus de sept mois

ayat Mme Ayat Essam Ahmed a été arrêtée à la suite d'une convocation  par les services de la sécurité politique pour être interrogée sur ses convictions religieuses. Depuis, elle a disparu. La famille a eu des informations selon lesquelles elle aurait été gravement torturée et se trouverait dans un état critique.

Alkarama s'est adressée le 2 juin 2010 au Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires et au Rapporteur spécial sur la torture leur demandant d'intervenir auprès des autorités syriennes afin que le sort de Mme Essam Ahmed soit éclairci.

Mme Ayat ESSAM AHMED, âgée de 20 ans, résidant à Damas est étudiante en littérature française à la Faculté de lettres de Damas. A la suite d’une convocation par les services de la sécurité politique dans les locaux de l’unité d’Al-Fayhaa pour un simple interrogatoire elle a été arrêtée le 18 octobre 2009 sous prétexte de « promouvoir des idées fondamentalistes ». Des agents de ces services ont procédé par la suite à une perquisition du domicile de ses parents sans aucun mandat de justice et se sont emparés d’un certain nombre d’effets personnels dont son ordinateur personnel.

Les premières informations qu’a pu obtenir la famille de Mme Ayat ESSAM AHMED sur son sort sont celles d'une codétenue qui a partagé sa cellule dans les locaux de l’unité d’Al-Fayhaa des services de la sécurité politique à Damas entre le 23 et 28 janvier 2010. Celle-ci a alerté sa famille de la situation très grave dans laquelle se trouvait leur fille.

Selon son témoignage, Mme Ayat ESSAM AHMED a été exposée à de très graves actes de torture dont elle portait des séquelles visibles au niveau de la tête et du visage. Elle aurait même été évacuée en urgence à l’hôpital à plusieurs reprises à la suite de longues séances de torture.

Les parents de Mme Ayat ESSAM AHMED ont appris qu’à la suite de son arrestation le 18 octobre 2009, elle avait d’abord été emmenée à la prison d’El-Mezze où elle est restée détenue au secret pendant un mois avant d’être de nouveau transférée dans les locaux de l’unité d’Al-Fayhaa.

Ses parents ont alors effectué des démarches auprès des autorités pour connaître le sort de leur fille mais celles-ci refusent de reconnaître sa détention. Ils ignorent aujourd’hui où elle se trouve mais ils ont pu obtenir une information d’une autre personne libérée selon laquelle elle avait été transférée la première semaine du mois de mai 2010 au centre de détention de Damas dénommé Far’a (Section) Palestine.

Nous rappelons que le Comité contre la torture a examiné la situation en Syrie au mois de mai 2010. Dans ses observations finales il a exprimé ses préoccupations face aux nombreuses violations des droits de l'homme constatées dans le pays parmi lesquelles la pratique de la détention au secret et de la torture.