Syrie : Les services de la sécurité politique continuent de faire disparaître des opposants politiques

Le cycle des disparitions forcées des opposants politiques se poursuit en Syrie. Mustafa Ahmed Ben Mohamed, militant et défenseur des droits de l'homme kurde syrien, plus connu sous son nom de plume Pir Rostom, a été enlevé à Alep par des agents des services de la sécurité politique le 5 novembre 2009. Le 2 décembre 2009, Mohamed Daher, ressortissant libanais, connaissait le même sort alors qu'il franchissait la frontière syro-libanaise.

Ces deux disparitions s'inscrivent dans le contexte d'une vague récente d'arrestations et de disparitions d'opposants politiques et de défenseurs des droits de l'homme, parmi lesquels M. Yusuf Al-Dheeb, disparu le 15 novembre 2009 et M. Haitham Maleh, disparu le 14 octobre 2009, réapparu quelques mois plus tard pour être déferré devant un tribunal militaire.

Pir Rostom, 47 ans, est écrivain, militant politique et défenseur des droits humains. Auteur de quatorze romans en arabe et en kurde, il est aussi membre du Comité central du Parti Démocratique du Kurdistan (PDK) et du Conseil national de la Déclaration de Damas (CNDD). Il a vécu près de 2 ans à Erbil, au Kurdistan irakien, en voyageant souvent entre l'Irak, la Syrie et le Liban. En rentrant chez lui à Alep le 26 octobre 2009 et le 5 novembre 2009, il a été enlevé par des agents de la sécurité politique en civil sans mandat d'arrêt. Cela fait maintenant près de 3 mois qu'il est détenu incommunicado.

Il avait été arrêté deux fois auparavant, en décembre 2007 après une réunion publique du Conseil national de la Déclaration de Damas et en mars 2008 à Efrin, sa ville natale.

Quant à Daher Mohamed, il a été arrêté avec un collègue mercredi 2 décembre 2009, vers 11h au poste frontière de Jdeidet Yabous à la frontière syro-libanaise à son retour du Liban. L'officier des services de sécurité syriens leur a demandé de présenter leurs passeports et, suite à ce contrôle d'identité, M. Daher a été emmené par les services de sécurité générale et n'est pas réapparu depuis.

Craignant que Pir Rostom et Daher Mohamed, détenus au secret, ne soient torturés par des agents des services de sécurité, Alkarama a demandé au Groupe de travail sur les disparitions forcées d'intervenir de toute urgence auprès des autorités syriennes au nom des victimes et de veiller à ce qu! e les familles des victimes soient informées de leur sort.

Alkarama invite le gouvernement syrien à libérer immédiatement ces deux victimes, ainsi que les nombreux autres personnes disparues récemment, et de cesser de persécuter les opposants politiques et les défenseurs des droits de l'homme.