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Alors que les manifestations pour la démocratie se multiplient dans le pays, les défenseurs des droits de l'Homme sont constamment pris pour cibles par les autorités. Ces protestations, pacifiques, ont débuté mi-mars 2011 et revendiquent une amélioration de la situation des droits de l'Homme et la fin de la corruption.

Principaux porte-paroles lors des manifestations et activistes de longue date, Haytham Al- Maleh et Razan Zaitouni sont actuellement forcés à la clandestinité, poursuivis par les autorités syriennes ; Fayez Sara, Dana Jawabra et Hassan Adbel Azim se trouvent quant à eux déjà détenus. Tous ces militants ont déjà connu la prison et se trouvent actuellement sous le coup d'une interdiction de voyager.


En dépit de la levée de l'état d'urgence et de l'abolition de la Cour de sécurité d'Etat le 20 avril 2011, des milliers de personnes continuent d'êtres arrêtées, torturées et exécutées pour leur soutien aux manifestations pacifiques. Arrestations arbitraires, persécutions des défenseurs des droits de l'Homme, activistes politiques ou journalistes se poursuivent dans l'impunité la plus totale les forçant à la clandestinité.

Alors que l'usage de la violence contre les manifestants se systématise, Alkarama a été informée de l'existence de listes de défenseurs des droits de l'Homme à arrêter.
Alkarama exprime ses inquiétudes les plus vives concernant le sort des militants des droits humains arrêtés et les risques encourus par les autres actuellement recherchés , raison pour laquelle elle a fait part de cette situation au Rapporteur spécial de l'ONU en date du 4 mai 2011.

Ci-après, les détails personnels des cinq défenseurs des droits de l'Homme en question :
M. Haitham Al-Maleh (‫هيثم المالح‬) est un éminent activiste des droits de l'Homme syrien âgé de 80 ans. Ouvertement critique du gouvernement, il a été sujet à de nombreuses arrestations et fut récemment jugé puis condamné à trois ans d'emprisonnement par les autorités syriennes, accusé de « propager de fausses informations » et d' « affaiblir le sentiment national ». Il fut relâché le 8 mars 2011 après un an et demi de détention, mais restant menacé par les forces de sécurité il est entré en clandestinité. Il est actuellement recherché.
M. Fayez Sara (‫فايز سارة‬) est un écrivain et un journaliste syrien renommé de 61 ans. Il fut arrêté le lundi 11 avril 2011 à Damas, après qu'il a participé à une réunion du Conseil National pour la « Déclaration de Damas ». Il fut arrêté en 2008 et détenu durant 2 ans pour avoir signé la déclaration, qui appelait à l'abolition de l'état d'urgence et à l'établissement du droit pour la liberté d'expression et de réunion.
Mme. Razan Zaitouni (‫رزان زيتونة‬) est une avocate de 34 ans s'occupant des prisonniers politiques. Elle est la fondatrice de l'organisation syrienne des droits de l'Homme et est interdite de déplacement en dehors du pays. Récemment, elle fut considérablement persécutée par les forces de sécurité. Mme. Zaitouni a du abandonner son domicile et est depuis entrée en clandestinité. Les agents de la sécurité ont tenté d'arrêter son mari, Wael Al-Hamada, également activiste politique, sur son lieu de travail, mais il a réussi à s'échapper. Son beau-frère, Abdel Rahman Al-Hamada, 22 ans, fut cependant arrêté à leur domicile et reste disparu à ce jour. Alkarama a l'intention de soumettre son cas aux procédures spéciales du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU.

Mme. Dana Jawabra (‫دانا جوابرة‬) est une journaliste, ingénieure et défenseuse des droits de l'Homme de 39 ans. Elle a été arrêtée le 16 mars 2011 alors qu'elle participait à une manifestation pacifique à Damas, demandant la relaxe de milliers de prisonniers politiques en Syrie. Mme. Jawabra a été relâchée le 27 mars et arrêtée à nouveau le 3 mai 2011 par les agents de la police, devant son domicile à Damas. Elle reste disparue à ce jour.

M. Hassan Abdel Azim (‫حسن عبدالعظيم‬) est un avocat et un activiste des droits de l'Homme de 81 ans, secrétaire général du parti de l'Union Socialiste et porte-parole pour le Ralliement National Démocratique, un parti d'opposition de gauche. Il fut arrêté à Damas le 30 avril 2011 sur son lieu de travail par les forces de sécurité, qui l'ont emmené vers une destination inconnue. Ils n'ont fourni aucun document légal pour expliquer les raisons de cette arrestation, malgré l'abolition de l'état d'urgence.
Alkarama renouvelle son appel aux autorités syriennes à libérer l'ensemble des détenus politiques et des personnes arrêtées au cours des évènements récents, à mettre fin aux persécutions contre les défenseurs des droits de l'Homme et à respecter la Résolution S-16/1 du Conseil des droits de l'Homme qui appelle la Syrie à « cesser immédiatement toute intimidation, persécution ou arrestation arbitraire d'individus, y compris d'avocats, de défenseurs des droits de l'Homme et de journalistes ».