Syrie/Commémoration du dixième anniversaire du massacre chimique: Un responsable de l'ONU souligne la nécessité de rendre des comptes

Remembering the chemical massacre in Ghouta, Damascus

Des militants syriens du monde entier ont commémoré le dixième anniversaire des victimes de l'attaque chimique du régime syrien. Cette attaque contre la population de la « Ghouta Damas » du 21 août 2013 a tué environ 1 450 civils, dont plus de 200 enfants et femmes, et blessé 6 000 autres, selon les données du Réseau syrien pour les droits de l'homme.

Malgré la décennie qui s'est écoulée, les familles des victimes attendent toujours que les responsables de cet horrible massacre, considéré comme le plus tragique de la révolution syrienne qui a commencé en 2011, répondent de leurs actes.

Les attaques du régime syrien sont soutenues par divers pays, en particulier par la Russie et l'Iran, à travers divers outils à grande échelle. Aucune mesure dissuasive n'a été adoptée contre les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité dont le pays a été témoin tout au long des années de guerre.

À cette occasion, le Haut Représentant des Nations Unies pour les affaires de désarmement, Izumi Nakamitsu, a souligné que toute utilisation d'armes chimiques est inacceptable et constitue une violation flagrante du droit international.

Dans un briefing au Conseil de sécurité sur la résolution 2118 sur  l'élimination du programme d'armes chimiques de la Syrie, le responsable de l'ONU a déclaré que la responsabilité internationale, en particulier envers les victimes, nécessite d'identifier des responsables de l'utilisation d'armes chimiques et de veiller à ce qu'ils soient tenus responsables. L'ONU continuera d'appuyer tous les efforts visant à renforcer les règles contre les armes chimiques et à en faire une chose du passé.

Nakamitsu a déclaré que tous les efforts pour tenir des consultations entre l'équipe d'évaluation de l'Organisation pour l'Interdiction des Armes Chimiques (OIAC) et les autorités syriennes n'ont pas abouti, soulignant l'importance de la pleine coopération de la Syrie avec le Secrétariat technique de l'OIAC pour résoudre toutes les questions en suspens.

Le responsable de l'ONU a exhorté les membres du Conseil de sécurité de l'ONU à s'unir avec pour objectif d'éliminer les armes chimiques et à faire preuve de leadership en soulignant la tolérance zéro pour l'impunité pour l'utilisation de ces armes.

LES ACTIONS ALKARAMA

Lors d'une attaque similaire du 4 avril 2017, 92 Syriens, dont des enfants et des femmes, ont été tués par du gaz sarin lors d'un bombardement aérien par des avions de l'armée syrienne visant la région de Khan Sheikhoun dans le nord-ouest du gouvernorat d'Idlib.

Alkarama et Human Rights Defenders, au nom des familles d'un certain nombre de victimes ont adressé une plainte à la Rapporteuse spéciale sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires et à la Commission d'enquête internationale  indépendante  contre la République arabe syrienne.

Le 4 avril  2017, plusieurs témoins ont rapporté avoir entendu à la radio les sons d'un bombardement aérien imminent d'avions ayant décollé de la base de Shayrat près de la ville de Homs, qui abrite la 50e brigade, et le tir de quatre missiles sur la ville de Khan Sheikhoun. Ils ont également rapporté avoir vu un avion larguer une bombe sur le nord de la ville et de la fumée s'élever sans entendre aucune explosion.

Alors que la Syrie nie toute utilisation d'armes chimiques, les ONG internationales ont souligné l'utilisation de gaz sarin sur la base de témoignages et de symptômes de victimes et de restes d'armes. Des échantillons biologiques prélevés sur des victimes et examinés par l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) ont également prouvé que le gaz sarin était la cause des décès.

Plusieurs pays, dont les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, ont conclu que l'attaque avait été menée par l'armée de l'air syrienne. Il est cependant étonnant que le régime syrien et ses milices affiliées aient toujours le soutien direct ou indirect des gouvernements occidentaux.