03 mai 2011
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Le Conseil des droits de l'Homme a appelé le gouvernement syrien à « mettre immédiatement fin à toutes les violations des droits de l'Homme, à protéger sa population et à respecter entièrement tous les droits de l'Homme et les libertés fondamentales, y compris la liberté d'expression et la liberté de réunion ; il exhorte en outre les autorités à donner accès à Internet et aux réseaux de télécommunications, et de lever la censure sur l'information, y compris en permettant un accès adéquat aux journalistes étrangers ».
La participation des Etats-membres arabes au Conseil des droits de l'Homme fut relativement clairsemée lors de la session extraordinaire. La Jordanie, le Qatar et le Bahreïn furent tous absent au moment du vote, tandis que l'Arabie Saoudite et Djibouti s'abstenaient. Peut-être faut-il surtout en retenir qu'aucun Etat-membre arabe n'a techniquement voté contre la résolution.
En revanche, une écrasante majorité d'Etat-membres s'est prononcée pour l'ouverture d'une enquête par le Haut Commissariat aux droits de l'Homme sur les abus perpétrés en Syrie, tels que les exécutions extrajudiciaires, les disparitions forcées et les arrestations arbitraires de civils par les services de sécurité syriens.
Alkarama qui a soutenu l'appel à la tenue de cette session extraordinaire a soumis un grand nombre d'informations et de cas documentés aux divers mécanismes du Conseil des droits de l'homme et en particulier 691 cas d'exécutions extrajudiciaires confirmés et plus de 1200 cas d'arrestations et de détentions arbitraires.
En dépit de l'adoption de cette Résolution, la situation continue à se dégrader et, selon de récents rapports, les autorités syriennes prennent pour cibles les hôpitaux et les ambulances, forçant de nombreux médecins à traiter les victimes dans des cabinets vétérinaires et des blocs opératoires de fortune.
Malgré la condamnation internationale quasi unanime, les autorités syriennes poursuivent la répression alors que la plupart des observateurs espéraient une amélioration suite à la levée de l'état d'urgence le 19 avril 2011. Il est vrai que ce même jour avait été marqué par la mort de plus de 100 personnes tuées à Damas par les services de sécurité, y compris au cours d'une procession funéraire.
A la lumière des violations récurrentes des droits de l'Homme en Syrie, Alkarama appelle le gouvernement syrien à respecter les mesures indiquées par la résolution S-16/1 du Conseil des droits de l'Homme et de cesser immédiatement l'usage excessif de la force à l'encontre de manifestants pacifiques.
Alkarama renouvelle au gouvernement syrien son appel à libérer tous les détenus politiques et à coopérer pleinement avec la mission qui sera déployée par le Haut Commissariat aux droits de l'Homme pour enquêter sur ces violations.