Alors que la communauté internationale a fermement condamné les violences perpétrées depuis près d'un an par le régime syrien, les autorités continuent de réprimer les militants des droits de l'homme. Le 16 février dernier, la blogueuse Razan Ghazzawi et le journaliste Mazen Darwish ont été arrêtés à Damas par les services de renseignement de l'armée de l'air avec 12 de leurs collaborateurs du Centre syrien pour les médias et la liberté d'expression.
Près d'un an après le début des manifestations en Syrie, le pays a sombré dans la guerre civile. Malgré une large couverture médiatique des événements, les militants des droits de l'homme continuent d'être la cible privilégiée des services de sécurité syriens. Le 16 février dernier, le président du Centre syrien pour les médias et la liberté d'expression Mazen Darwish, les blogueurs Razan Ghazawi et Hussan Ghrer ont été arrêtés par des agents des services de renseignement de l'armée de l'air en civil au Centre à Damas avec onze de leurs collaborateurs ainsi que deux visiteurs. Depuis le début des manifestations, ils ont fait l'objet de mesures de persécution par le régime syrien pour avoir appelé au respect de la liberté d'expression et des libertés fondamentales.
Les militants auraient été amenés au centre de détention des services de renseignement à l'aéroport militaire d'Al-Mazza vers 16h après leur arrestation au Centre. A ce jour, neuf d'entre eux sont toujours en détention. Alkarama a des motifs sérieux de craindre pour leur intégrité physique et mentale: les personnes qui ont été détenues dans ce centre disent avoir fait l'objet de graves tortures et font état de conditions de détention déplorables.
Sur les 16 personnes arrêtées le 16 février dernier, sept femmes ont été libérées le 18 février. Elles ont néanmoins l'obligation de se présenter tous les jours entre 9h et 14h aux services de renseignement de l'armée de l'air. Cette mesure vise clairement à entraver leur liberté de déplacement et à limiter leur capacité à agir pour obtenir la libération de leurs collègues.
Alkarama se joint aux procédures spéciales de l'ONU qui ont fermement condamné l'arrestation des militants des droits de l'homme. Nous appelons les autorités syriennes à libérer immédiatement et sans condition les neuf militants toujours en détention, à mettre un terme aux mesures d'intimidation et de représailles contre les membres du Centre syrien pour les médias et la liberté d'expression et aux violences perpétrées contre les manifestants pacifiques.