Syrie: disparitions, exécutions et détentions arbitraires

Avec le soutien du Norwegian Human Rights Fund, Alkarama a publié un rapport illustrant la répression et les violations des droits de l'homme en Syrie. Se focalisant sur les violations relevant de son mandat, Alkarama s'est concentrée sur les disparitions forcées, les exécutions extra-judiciaires, la détention arbitraire ainsi que la torture et tente de mettre en lumière de manière concrète la souffrance subie au quotidien par les victimes et leurs familles en Syrie.

La situation dans ce pays a déjà fait l'objet de nombreux rapports et études depuis le début des soulèvements, à l'origine pacifiques, en 2011. La Commission d'enquête internationale indépendante sur la Syrie a notamment déclaré que l'échelle et l'ampleur des disparitions forcées de citoyens syriens est caractéristique d'un « crime contre l'humanité ». D'autre part, les exécutions arbitraires et les cas de décès en détention restent une source d'inquiétude sérieuse, d'autant plus que ces exactions se déroulent dans un climat d'impunité totale.

Enfin les personnes poursuivies en raison de leur opposition réelle ou supposée au régime voient leurs droits fondamentaux à un procès équitable bafoués par un système légal et judiciaire aux ordres. Il est donc courant que des mascarades tiennent lieu de procès et que les accusés soient détenus arbitrairement avant d'être déférés devant des juridictions d'exception ou des tribunaux militaires.

Pour illustrer ces violations systématiques, Alkarama a documenté sept cas emblématiques de la situation actuelle dans le pays et qui ont été soumis au nom des victimes ou de leurs familles à l'examen des organes compétents des Nations Unies. Malheureusement, ces cas ne sont pas isolés, des milliers de situations similaires étant régulièrement relevées.

A travers ces exemples vivants, Alkarama souhaite rappeler la réalité d'une situation à laquelle doivent faire face jour après jour des opposants politiques pacifiques, des travailleurs humanitaires, des défenseurs des droits de l'homme ou de simples citoyens syriens du fait de la répression indiscriminée perpétrée par le régime. Pour les victimes et leurs familles, le recoursaux Procédures Spéciales des Nations Unies représente alors souvent leur dernier espoir.

Ce rapport est un autre témoignage qui s'ajoute et qui rappelle la nécessité d'une réponse internationale appropriée à la crise syrienne. Alkarama estime essentiel de poursuivre la documentation et l'envoi de cas des violations graves en cours aux Procédures Spéciales des Nations Unies pour les faire cesser. Ce travail se veut également une contribution pour déterminer les responsabilités des crimes graves commis au cours de ce conflit et ainsi lutter contre l'impunité dont bénéficient leurs auteurs à ce jour.

Alkarama souhaite aussi adresser à cette occasion ses remerciements pour les efforts désintéressés et sans relâche dont font preuve les personnes qui documentent ces cas sur le terrain, souvent au péril de leurs vies.