Syrie: Disparition forcée de M. Abdul Rahman, militant des droits de l‘homme

hefiz
M. Abdul Hafiez Abdul Rahman, écrivain et défenseur des droits de l'homme, a été arrêté le 2 mars 2010 à son domicile en présence de sa famille et a disparu depuis.Alkarama a adressé le 29 avril 2010 un appel urgent au Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires, le priant d'intervenir auprès des autorités syriennes afin que celles-ci libèrent M. Abdul Rahman ou le place sous l'autorité de la loi. Alkarama s'est aussi adressée à la Rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l’homme et au Rapporteur spécial sur la liberté d’expression.

M. Abdul Hafiez ABDUL RAHMAN ressortissant syrien kurde, demeurant à Alep, écrivain, poète, militant des droits de l’homme et membre de l’organisation syrienne des droits de l’homme « MAF »

M. ABDUL RAHMAN a été arrêté, le 2 mars 2010, à son domicile par des agents des services de renseignement militaire, en présence de sa famille ainsi que de sa collègue du MAF, Madame Nadera ABDOU, qui a également été arrêtée lors de cette même intervention avant d’être relâchée, seule, cinq jours plus tard, le 6 mars 2010.

Les agents des services de renseignement militaire sont intervenus, en tenue civile sans présenter de mandat de justice ni donner les raisons de ces arrestations ; selon Mme ABDOU, les deux ont été emmenés au siège de la section des services de renseignement militaire à Alep.

Lors de cette intervention, les agents ont également procédé à une perquisition du domicile, toujours sans mandat de justice, et ont confisqué des objets personnels de M. ABDUL RAHMAN dont ses livres en particulier en langue kurde, son ordinateur et diverses déclarations non-publiées de son organisation « MAF ».

La famille de la victime qui a attendu en vain sa libération et, pour le moins, la reconnaissance officielle de sa détention par les autorités syriennes, craint aujourd’hui qu’il ne disparaisse d’une façon définitive.

En enlevant M. ABDUL RAHMAN les autorités ont pour objectif évident de faire taire toute personne exprimant des positions politiques d’une manière pacifique ne laissant ainsi aucune marge de manœuvre aux militants des droits humains et notamment à ceux qui luttent pour les droits civils et politiques.

Force est de constater que cette pratique n’a pas cessé, le contexte actuel amplifiant de façon démesurée un climat de suspicion généralisée vis-à-vis des citoyens qui sont victimes, comme dans le cas qui nous préoccupe, d’atteintes graves à leurs droits les plus fondamentaux. 

Nous rappelons que la Syrie a ratifié le Pacte international relatif aux droits civils et politiques le 21.04.1969 et la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants le 19 août 2004.

L'examen du rapport initial syrien par le Comité contre la torture a lieu les 3 et 4 mai 2010. Alkarama a présenté dans ce cadre un rapport alternatif.