
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Turk, a condamné les crimes commis par les Forces de Soutien Rapide (FSR) au Nord-Darfour, au Soudan.
Ces forces, soutenues par les Émirats arabes unis, sont accusées de violations des droits de l'homme dans la ville d'Al-Fasher et ses environs.
Dans un communiqué, l'ONU a fait état d'une augmentation des victimes civiles, des attaques contre les travailleurs humanitaires, et d'une hausse inquiétante des cas de violence sexuelle, à mesure que les FSR intensifient leurs attaques contre la ville et les camps de personnes déplacées.
Le Haut-Commissariat a précisé qu'au moins 129 civils ont été tués entre le 20 et le 24 avril 2025 à Al-Fasher, dans la région d'Um Kadada et dans le camp de personnes déplacées d'Abu Shouk. Le bilan total des victimes civiles s’élève à au moins 481 morts depuis le 10 avril, bien que ce chiffre soit vraisemblablement bien plus élevé.
Les récentes attaques ont également causé le déplacement de centaines de milliers de civils, dont beaucoup ont été déplacés plusieurs fois. Ces personnes sont confrontées à des conditions humanitaires catastrophiques dans des zones comme Tola, Dar Al-Salam et d'autres villes, en raison des restrictions sur la distribution de l'aide humanitaire vitale.
Le Haut-Commissaire a exprimé son inquiétude face à l'augmentation du nombre de victimes et des violences sexuelles, les qualifiant de "terrifiantes". Il a aussi exprimé sa préoccupation concernant les attaques en cours contre les travailleurs humanitaires et médicaux, qui violent le droit international et rendent l'accès aux soins de santé encore plus difficile.
Turk a rapporté des témoignages faisant état d'enlèvements dans le camp de personnes déplacées de Zamzam et de viols individuels et collectifs commis contre des femmes, des filles et des garçons, soit à l'intérieur du camp, soit pendant qu'ils tentaient de fuir les attaques. Le sort de nombreuses personnes piégées dans le camp reste inconnu.
Le Haut-Commissaire a insisté sur la nécessité de permettre aux civils "de quitter Al-Fasher et ses environs en toute sécurité et de leur offrir une protection où qu'ils aillent."
Depuis avril 2023, le Soudan est plongé dans une guerre civile suite à une lutte pour le pouvoir entre l'armée régulière et les FSR. Le 6 mars 2025, le gouvernement soudanais a déposé une plainte auprès de la Cour internationale de Justice à La Haye, accusant les Émirats arabes unis de violer la Convention de 1948 sur la prévention et la répression du génocide en apportant un soutien militaire, financier et logistique aux FSR, accusées de commettre un génocide et des crimes contre l'humanité à l'encontre du groupe Masalit dans la région du Darfour, comprenant des meurtres de masse, des viols, des déplacements forcés et des sièges.