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Mise à jour: Après 33 jours de grève de la faim, M.Mohamed Salih Al Bjady-défenseur saoudien des droits de l'homme a de nouveau été portée devant le Tribunal Pénal Spécial de Riyad le 10 Avril 2012. Ce Tribunal Spécial a condamné l'homme d'affaires et co-fondateur de l'Association arabe des droits civils et politiques (ACPRA) de 33 ans, à 4 ans d'emprisonnement. Condamnation suivie par une interdiction de voyager pendant 5 ans.

M. Al Bjady refuse de reconnaître la compétence du Tribunal Pénal Spécial. En effet, celui-ci dépend étroitement du Ministère de l'Intérieur. Néanmoins, le Tribunal en question a reconnu Monsieur Al Bjady coupable d'avoir co-fonder une organisation des droits de l'homme; d'engager des familles de détenus politiques afin de porter publiquement atteinte à la réputation de l'Etat; de  questionner l'indépendance du pouvoir judiciaire ainsi que d'être en la possession de livres interdits. La nature du verdict prouve clairement que l'arrestation arbitraire, le procès et la détention de M. Al Bjady sont liés à ses activités en tant que militant des droits de l'homme. En outre, les audiences ont toujours eu lieu à huis clos: M. Al Bjady s'est vu refuser la possibilité de mandater un avocat de son choix pour sa défense, le privant ainsi de son droit à un avocat.

Compte tenu de ces violations évidentes des droits de M. Al Bjady à un procès équitable et l'illégalité évidente de sa détention, Alkarama a informé les Procédures Spéciales des Nations unies des développements récents de l'affaire, le 20 Avril 2012. Nous avons informé le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire; le Rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des défenseurs des droits de l'homme ainsi que d'autres procédures spéciales compétentes de l'ONU; de la détention de M. Al Bjady; et demande d'intervenir auprès des autorités saoudiennes. Afin de mettre fin aux violations contre M. Al Bjady, nous considérons sa libération immédiate comme étant la solution la plus appropriée.


Communiqué du 8.3.12

Les nouvelles d'Arabie Saoudite concernant la libération de nombreux détenus - certains, emprisonnés sans chef d'inculpation ou procès depuis plus de 9 ans - ont donnés espoir à des milliers de familles attendant la libération de leurs proches. Parmi les détenus toujours incarcérés dans les prisons saoudiennes, il y a M. Mohamed Salih Al Bjady, co-fondateur de l'Association Saoudienne pour les Droits Civils et Politiques (ACPRA), une ONG demandant l'instauration d'une constitution ainsi que des réformes civiles et politiques en Arabie Saoudite.

M. Al Bjady a été arrêté le 21 mars 2011 à son domicile de Burayda, dans la province d'Al Qassim par le service d'investigation de la police saoudienne. Sa famille n'a reçu aucune information quant à la raison de son arrestation, mais nous pensons que sa détention est liée à son activité en tant que défenseur des droits de l'homme et en particulier à son enquête sur la mort d'un yéménite en détention. Sa famille n'a pas été informée de son lieu de détention des mois suivants durant. En fait on ne leur a pas du tout donné la possibilité de communiquer avec M. Al Bjady. L'année dernière, on ne leur a autorisé que quelques appels téléphoniques.
M. Al Bjady aurait apparemment comparu plusieurs fois devant le Tribunal Pénal spécial de Jeddah, puis devant celui de Riyadh, Les derniers contacts datent du 4 décembre 2011.

Les audiences se sont déroulées à huit-clos et il n'a pas pu choisir l'avocat de sa défense. M. Al Bjady a refusé d'être représenté par un avocat commis d'office lors de l'audience du 4 décembre 2011. À son retour à la prison d'Al Hair, il a été placé en isolement comme punition de sa « non-coopération » lors de l'audience. De plus, on l'a à nouveau empêché de contacter sa famille pendant plusieurs semaines. Alkarama a appris que pour protester contre ce traitement, sa détention arbitraire et son procès injuste, M. Al Bjady a entamé une grève de la faim. Ses collègues d'ACPRA ont appelé à un Jeûne International de Solidarité, les 15 et 16 mars.

Alors que la durée de détention de M. Al Bjady dure depuis presque une année, nous réitérons notre requête aux autorités saoudiennes pour sa libération immédiate. À la lumière de la relation évidente entre son activité de défenseur des droits de l'homme et la persécution dont il est victime, Alkarama appelle les autorités saoudiennes concernées à respecter et protéger l'activité des défenseurs des droits de l'homme dans le pays tels qu'établis dans la Déclaration sur le Droit et la Responsabilité des Individus, groupes et organes de la société de promouvoir et protéger les droits de l'homme et les libertés fondamentales universellement reconnues; et de n'exercer aucunes représailles contre eux.