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M. Rachid Niny, rédacteur en chef de l’un des plus grands quotidiens arabophones marocain « Al Massae » avait été convoqué le 28 avril 2011 au siège de la Brigade nationale de la police judiciaire à Casablanca puis placé en garde à vue. Le 1er mai, il a été inculpé et lors de son procès le 9 juin, il a été condamné à un an de prison.

A la suite de la publication d’une série de chroniques ces derniers mois dans lesquelles il a mis en cause des passations frauduleuses de marchés publics par de hauts responsables de l’Etat, la partialité de la justice, les procès inéquitables des militants islamistes à la suite des attentats de Casablanca, les graves atteintes aux droits de l’homme et les excès de la lutte antiterroriste, il a fait l’objet de diverses pressions de la part des autorités.

Il a été convoqué le 28 avril 2011 au siège de la Brigade nationale de la police judiciaire à Casablanca et placé en garde à vue pendant deux jours avant d’être présenté devant le Procureur du Roi à Casablanca le 1er mai et inculpé « d’outrages et violences à fonctionnaire public ». Il a alors été placé en détention provisoire et en cellule d’isolement à la prison d’Oukacha à Casablanca.

Alkarama avait adressé le 17 mai 2011 un appel urgent au Rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression et au Groupe de travail sur la détention arbitraire pour leur demander d'enjoindre aux autorités marocaines de cesser leurs persécutions et de faire immédiatement libérer M. Niny.

M. Niny a été condamné le 09 juin 2011 à une année d’emprisonnement ferme et 1000 dirhams d’amende par le tribunal de première instance de Casablanca à l’issue d’un procès où il est poursuivi pour atteinte à corps constitués et à des personnalités publiques. Ses avocats ont annoncé leur volonté de faire appel de cette décision.

Il est très probable que la procédure dont il a fait l’objet est en réalité la conséquence directe de l’exercice de sa profession de journaliste et de son droit à exprimer ses opinions. La peine d’emprisonnement prononcée le 09 juin dernier n’a pas d’autre objectif de la part des autorités que celui de museler les journalistes, en particulier lorsque ceux-ci se montrent critiques et dénoncent la corruption et les graves abus commis par certaines personnalités du monde politique et judiciaire.

M. Rachid Niny a commencé une grève de la faim le 13 juin et annoncé qu’il refuserait de quitter sa cellule tant que l’administration pénitentiaire continue à refuser de lui fournir du papier et de quoi écrire.

Alkarama compte suivre dans le détail les suites de la procédure concernant M. Rachid Niny et notamment dans le cadre de l’appel formé contre la décision du tribunal de Casablanca rendue à son encontre.