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Alkarama a appris que le Dr. Mohamed Hassan Aboussedra, arrêté en 1989, détenu arbitrairement depuis, et victime à deux reprises de disparition forcée a été libéré le 7 juin 2009. Il lui est toutefois interdit de quitter Tripoli.

Alkarama avait au nom de la famille saisi au mois d'octobre 2007 le Comité des droits de l'homme des Nations unies d'une plainte contre le gouvernement libyen pour établir les nombreuses violations des droits de Dr Aboussedra et de sa famille. Voir communiqué

Pour rappel

Dr Mohamed Hassan Aboussedra, médecin biologiste aujourd'hui âgé de 53 ans avait été arrêté par les services de la sécurité intérieure à son domicile à Al Bayda dans la nuit du 19 janvier 1989, en compagnie de ses quatre frères sans mandat de justice et sans connaître les raisons de son arrestation.

Les cinq hommes ont été détenus pendant trois ans au secret sans que leur famille ne sache, durant toute cette période, s'ils étaient morts ou vivants, n'ayant jamais pu avoir d'informations de la part des autorités.

Ce n'est que 3 ans plus tard que la famille a appris que tous étaient vivants et détenus à la prison d'Abou Slim à Tripoli sans toutefois connaître les raisons de leur détention. Tous avaient été torturés durant leur détention au secret.

Après six ans d'incarcération dans des conditions particulièrement inhumaines, les quatre frères ont été libérés sans avoir été traduits en justice. Quant au Dr. Mohamed Hassan Aboussedra, il a continué à être détenu sans procédure judiciaire, sans possibilité d'accéder à un avocat et sans pouvoir contester la légalité de sa détention.

A la suite du massacre commis par les forces de sécurité libyennes dans la prison d'Abou Slim les 28 et 29 juin 1996 qui a fait plusieurs centaines de victimes,  régime de détention du Dr Aboussedra s'est considérablement aggravé. Il a été entièrement coupé du monde extérieur pendant plusieurs années encore, sans visites familiales ni possibilité de contact avec un avocat.

Ce n'est qu'en 2004 que le Dr. Aboussedra a été traduit pour la première fois en justice, quinze ans après son arrestation. Il a été condamné par le tribunal populaire de Tripoli à la réclusion à perpétuité à la suite d'un procès à huis clos ou aucun de ses droits n'avaient été respecté.

Au cours de ce procès, aucun fait précis pouvant recevoir une qualification pénale ne lui a été imputé ; il a uniquement été interrogé à propos de ses convictions politiques.

Après la suppression des tribunaux populaires, le Dr Aboussedra a été rejugé le 02 juin 2005 par un tribunal civil et a été condamné cette fois-ci à 10 années d'emprisonnement, peine qu'il avait depuis longtemps accompli puisqu'il était emprisonné alors depuis 16 ans. Le président du tribunal a donc également ordonné sa mise en liberté.

Sa famille qui attendait sa sortie de prison devait cependant apprendre par des codétenus libérés qu'il avait été extrait de la prison d'Abou Slim le 09 juin 2005 par des agents de la sécurité intérieure pour être emmené vers une destination inconnue.

Plus de 20 ans après son arrestation, le Dr. Aboussedra est enfin libéré.