Libye : La détention arbitraire d’Abdurrahman AL FARJANI devant le Groupe de travail de l’ONU
Le 24 avril 2024, Alkarama a soumis au Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire le cas d’Abdurrahman Abduljalil Mohamed AL FARJANI, arrêté le 27 décembre 2014 à son domicile dans le quartier d'Al Lithi par une milice armée affiliée à Khalifa Haftar.
Mineur au moment de son arrestation
Pendant près de deux ans, AL FARJANI a été détenu au secret au centre de Bersess (30 km à l'est de Benghazi) un centre de détention et de torture créé en mai 2014 par un chef de milice de Khalifa Hafter, Ferj Al Gaim Al Abdeli, actuellement vice-ministre de l’intérieur du « gouvernement » de Benghazi. Quelques mois après l’arrestation de la victime, son domicile familial a été incendié par des miliciens et toute sa famille a été sommée de quitter la ville.
Transféré, à la prison d'Al Koufiya à Benghazi en 2016, AL FARJANI a pu recevoir quelques rares visites de membres de sa famille à la prison et a pu témoigner du traitement particulièrement inhumain qu’il avait enduré et des tortures en détention subies, notamment des chocs électriques et des suspensions prolongées qui ont laissé des séquelles à ce jour.
Il a constamment été détenu avec des adultes en dépit de son âge et n’a jamais été formellement inculpé ni jugé, conférant ainsi à sa privation de liberté un caractère indubitablement arbitraire.
En effet, arrêté le 27 décembre 2014, il n’a comparu la première fois devant une autorité judiciaire habilitée, un procureur militaire local, que le 21 janvier 2022, et n’a pas été jugé depuis.
Alkarama a souligné dans sa communication qu’il était de la responsabilité de l'État libyen de fournir une assistance adéquate à un mineur en tenant compte de son âge et de sa situation, tel que le dispose l'article 3 de la Convention relative aux droits de l'enfant.
Alkarama n’a jamais manqué de rappeler que les autorités de Benghazi sont également tenues de respecter les pactes et conventions internationales ratifiées par la Libye.