Liban: Un réfugié égyptien meurt dans des circonstances obscures à la prison de Rashaya

Le matin du 25 janvier 2010, les journaux locaux libanais ont rapporté la nouvelle de la mort d'un réfugié égyptien reconnu par le HCR sous le nom de Mahmoud Salama (56 ans). Selon les rapports des services de sécurité, il serait décédé d'une crise cardiaque à la prison de Rashaya le 23 janvier 2010.

Plusieurs organisations de défense des droits de l'homme ont été profondément choquées par cette tragique nouvelle. Entre 2007 et 2010, plus de 40 détenus seraient décédés dans des circonstances qui restent à ce jour inexpliquées. Pour la plupart d'entre eux, la cause du décès serait, selon les autorités, liée à une maladie grave. Mahmoud Salama souffrait d'hypertension et de diabète et il semble qu'il n'ait jamais reçu le traitement médical que son état de santé nécessitait.

Mahmoud Salama a été arrêté pour la troisième fois le 18 août 2009 pour être entré clandestinement au Liban. Il a été condamné à un mois de prison, à payer une amende et à être expulsé vers l'Égypte. Toutefois, craignant pour sa vie, il a refusé d'être extrader vers l'Egypte et est resté en prison jusqu'à sa mort. Il a entamé plusieurs grèves de la faim pour protester contre sa détention arbitraire. La première a débuté le 1er septembre 2009 et la deuxième le 19 septembre 2009 mais les autorités n'ont jamais réagi à ces grèves.

Plusieurs organisations de défense des droits de l'homme dont Alkarama ont publié un communiqué de presse commun dans lequel elles exigent des autorités libanaises qu'elles ouvrent immédiatement une enquête publique sur les causes et les circonstances entourant la mort de Mahmoud Salama, ainsi que sur tous les autres décès survenus dans les prisons et les centres de détention au Liban. Elles demandent également que tous les détenus (y compris les étrangers) reçoivent des soins médicaux, conformément au droit interne libanais et aux normes internationales relatives au traitement des détenus. De plus, ces organisations expriment leurs profonds regrets concernant la pratique continue des détentions arbitraires au Liban, qui, en plus d'être illégale, est, dans de nombreux cas, aggravée par les mauvais traitemen! ts infligés aux détenus.

Les organisations suivantes ont signé le présent communiqué de presse:

Alkarama for Human Rights / Association Entrepreneurs sans frontières / Restart Center / Centre Libanais des droits humains / Khaim Center for the Rehabilitation of Victims of Torture