
Comme d'habitude, les délégations gouvernementales arabes exploitent les sessions du Conseil des droits de l'homme des Nations unies comme une plateforme de relations publiques pour améliorer leur bilan en matière de droits humains, plutôt que d'utiliser les dialogues interactifs pour élaborer une vision sérieuse visant à améliorer la situation des droits de l'homme et à mettre fin aux politiques de répression et d'intimidation.
Dans ce contexte, par exemple, la présidente de la Commission officielle des droits de l'homme d'Arabie saoudite, Hala Al-Tuwaijri, a réitéré la rhétorique officielle dans son discours lors de l'ouverture de la 58ᵉ session ordinaire du Conseil des droits de l'homme à Genève. Elle a repris les récits officiels sur les prétendues réformes à travers des événements mondiaux, sans aborder des questions telles que les exécutions, les arrestations arbitraires, les condamnations iniques et l'absence de procès équitables.
Le 6 mars 2025, le Conseil des droits de l'homme des Nations unies doit examiner le rapport de la Rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l'homme, Mary Lawlor, à la suite de sa visite en Algérie du 25 novembre au 5 décembre 2023. Ce rapport constitue une occasion cruciale pour les États de rappeler aux autorités algériennes leurs obligations en matière de droits humains.
De plus, le Conseil examinera des questions relatives à la torture et aux autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, y compris la prise d'otages comme forme de torture, dans le cadre du rapport du Rapporteur spécial sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Le Conseil passera également en revue la protection des droits de l'homme par les organisations régionales dans le contexte de la lutte contre le terrorisme, ainsi que les questions liées à la participation de la société civile, aux sanctions et à la coopération militaire, dans le rapport du Rapporteur spécial sur la promotion et la protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales tout en luttant contre le terrorisme.
Parmi les pays dont les bilans en matière de droits humains seront examinés figure le Qatar. Le Conseil des droits de l'homme analysera également la situation en Syrie, notamment en ce qui concerne la détention arbitraire, les disparitions forcées, la torture et les mauvais traitements infligés par l'ancien régime.
Lors de la session de dialogue interactif, les interventions ont aussi abordé la persécution de la minorité musulmane Rohingya en Birmanie, appelant à leur protection. En outre, la situation dans les territoires palestiniens occupés a été discutée à la lumière du génocide et des violations généralisées commises par l’occupation israélienne à Gaza, en Cisjordanie et dans d'autres territoires arabes occupés, y compris le plateau du Golan occupé.
Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a averti dans son discours d'ouverture de la session que les droits humains sont "étranglés un par un" à travers le monde en raison des guerres qui privent les populations de leurs droits à l'alimentation, à l'eau et à l'éducation, ainsi que de la montée des autocrates et des "fauteurs de guerre". Guterres a déclaré que les droits de l'homme sont en jeu et subissent de graves atteintes, constituant une "menace directe" pour tous les mécanismes et systèmes durement acquis et établis au cours des 80 dernières années pour protéger et promouvoir les droits de l'homme.
Il a souligné comment les conflits entraînent des violations massives des droits humains, mettant en avant l'escalade des abus dans les territoires palestiniens occupés depuis le 7 octobre 2023, où Gaza a connu des niveaux "intolérables" de morts et de destructions. Le responsable onusien s'est également dit "gravement préoccupé par l'augmentation des violences en Cisjordanie occupée par les colons israéliens et d'autres violations, ainsi que par les appels à l'annexion."