Koweït : Abd Al-Aziz Sayir Al-Shamri, ex-détenu de Guantanamo, harcelé par les autorités

Abd Al-Aziz Sayir Al-Shamri est actuellement harcelé par les autorités koweitiennes à cause de son passé de détenu de Guantanamo Bay. Il avait été remis aux forces américaines par les autorités pakistanaises lors de l'invasion de l'Afghanistan en 2001 et avait, par la suite, été transféré à la prison de Guantanamo Bay.

Après une année d'emprisonnement, il a été jugé par un tribunal militaire américain à Guantanamo qui l'a blanchi de toutes les accusations portées contre lui et a ordonné son rapatriement. Il est retourné au Koweït en 2005 où il a été rejugé par un tribunal pénal pour appartenance à Al-Qaïda. Le tribunal l'a aquitté, suite à quoi il a été libéré en 2006.

Pour autant, la libération d'Abd Al-Aziz Al-Shamri ne marque pas la fin des souffrances et des persécutions dont il a fait l'objet. En dépit de son acquittement, les autorités koweitiennes se sont mises à le harceler en lui envoyant à de nombreuses reprises des ordres de convocation pour des interrogatoires. Au cours de l'une de ces séances, un interrogateur lui a dit:

« Tu dois quitter le Koweït parce que tu as passé des années à Guantanamo et que la haine que tu as accumulée va se retourner contre eux. »Un autre l'a menacé: « Si t'arrives à t'en sortir cette fois, on te convoquera encore, et encore. »

Al-Shami a par la suite été arrêté le 6 juillet 2009 et accusé d'appartenir à Al-Qaïda. Après avoir passé cinq mois en cellule d'isolement dans des conditions de détention inhumaines, le tribunal l'a, une nouvelle fois, acquitté. Lors de sa détention, il n'a même pas pu exercer ses droits les plus élémentaires qui lui sont pourtant garantis par la loi; sa famille n'a notamment pas été autorisée à lui rendre visite.

Alkarama prévoit de soumettre le cas d'Abd Al-Aziz Al-Shamri aux procédures spéciales de l'ONU afin qu'elles interviennent auprès des autorités koweïtiennes pour qu'elles cessent de harceler Al-Shamri. Ce dernier, de même que n'importe quel prévenu acquitté, a le droit de mener une vie paisible sans être persécuté par les autorités.

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