
La résolution n° A/RES/75/309 de l’Assemblée générale des Nations Unies, datée du 21 juillet 2021, relative à la « promotion du dialogue interreligieux et interculturel et de la tolérance pour lutter contre les discours de haine », a proclamé le 18 juin comme Journée internationale de lutte contre les discours de haine.
La résolution reconnaît l’urgence de combattre la discrimination, la xénophobie et les discours de haine, et appelle toutes les parties concernées, y compris les États, à intensifier leurs efforts pour faire face à ce phénomène, conformément au droit international des droits de l’homme.
En cette journée, Alkarama réaffirme avec force son engagement en faveur de la sensibilisation aux droits humains, en s'opposant à toutes les formes d'incitation à la haine et au racisme. Alkarama alerte notamment sur la montée inquiétante des discours hostiles aux musulmans, qui prennent de l’ampleur dans de nombreuses sociétés et mettent en péril les principes fondamentaux de justice, de coexistence et de paix.
Les discours de haine contre les musulmans ne se limitent pas aux paroles : ils se traduisent également par des crimes et des actes de discrimination systématiques, qui alimentent la peur, l’isolement, et nourrissent les tendances extrémistes et violentes. Ce type de discours sape la cohésion sociale et creuse les divisions culturelles et religieuses, en violation flagrante des principes des droits de l’homme et de la dignité humaine.
En France, par exemple, les musulmans ont récemment été victimes de plusieurs incidents tragiques dus à la montée des discours de haine dans l’espace public, propagés par l’extrême droite, mais aussi par une partie de la droite dite modérée, ce qui démontre l’urgence d’agir face à ce fléau.
Le 25 avril 2025, Aboubakar Sissè, un jeune musulman d’origine malienne, a été poignardé à mort dans la mosquée Khadija à La Grand-Combe. L’auteur de l’attaque a filmé le crime avec son téléphone, s’en est vanté et a menacé de récidiver, illustrant ainsi l’influence destructrice du discours de haine sur les individus.
Le 31 mai 2025, Hichem Miraoui, coiffeur tunisien de 46 ans, a été victime d’une agression raciste à Puget-sur-Argens, dans le sud de la France. Il a été abattu de cinq balles devant son salon, entraînant sa mort, tandis que son voisin d’origine turque a été légèrement blessé. L’enquête a révélé que l’agresseur avait publié des vidéos sur les réseaux sociaux, avant et après l’attaque, dans lesquelles il exprimait sa haine envers les étrangers, appelait à la violence et soutenait les idéologies de l’extrême droite. Il y exhibait également des armes à feu et promettait de poursuivre ses actes violents contre les musulmans et les étrangers.
Alkarama appelle la communauté internationale à adopter des mesures rigoureuses pour combattre les discours de haine, en particulier ceux visant les musulmans. Elle insiste sur la nécessité d’appliquer efficacement les cadres juridiques, tant nationaux qu’internationaux, qui criminalisent l’incitation à la haine, tout en s’assurant que la liberté d’expression ne soit pas instrumentalisée pour légitimer la discrimination et le racisme.
Elle insiste également sur la responsabilité des institutions officielles et des médias dans la dénonciation des sources de haine, et dans la promotion d’un discours alternatif fondé sur le respect et la diversité, afin de construire des sociétés justes, égalitaires, dénuées de haine et de racisme, basées sur le respect de la dignité humaine et des droits de tous, sans exception.