IRAK : Le gouvernement appelé par le Comité des disparitions forcées de l’ONU à élucider les cas de disparitions forcées

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Instance onusienne chargée de veiller à l’application de la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées ratifiée par l’Irak le 23 novembre 2010, le Comité des disparitions forcées de l’ONU appelle régulièrement le gouvernement irakien à élucider les nombreux cas de disparitions forcées survenus dans le pays.
Malgré ses obligations, l’Irak manque à ses engagements et de nombreuses affaires attendent d’être éclaircies depuis de longues années.
Wessam Hussein Ali Al Ghazzawi et Hisham Khudair Obaid Al Masari figurent parmi ces irakiens dont le sort reste un mystère plus de six ans après leur arrestation par les services de sécurité irakiens.  

1. Les faits
La disparition de Wessam Ali Al Ghazzawi

Le 28 août 2014 à 01 heure du matin, un groupe d'hommes masqués portant un uniforme militaire noir a fait irruption au domicile de M. Al Ghazzawi à Bagdad. Deux d'entre eux ont menacé son fils, âgé d'un an, en pointant une arme sur sa tête et ont demandé à la mère de M. Al Ghazzawi de les conduire « là où l'arme était cachée ». Après cela, ils ont arrêté M. Al Ghazzawi et l'ont traîné à l'extérieur de la maison, où deux camionnettes Silverado blanches et un véhicule blindé les attendaient.
Les proches de M. Al Ghazzawi ont tenté en vain de nombreuses fois de se renseigner auprès de différentes instances et autorités étatiques mais le sort de M. Al Ghazzawi reste toujours inconnu à ce jour.

La disparition de Hisham Khudair Obaid Al Masari

Le 4 septembre 2014 à 06 heures du matin, M. Al Masari dormait chez sa tante lorsqu'une patrouille composée d'officiers de la 17e division de l'armée irakienne et de la brigade du Hezbollah, tous en uniformes militaires, est arrivée dans quatre voitures Hammer, et a fait irruption dans la maison pour l’arrêter.
En janvier 2015, la victime a appelé sa famille en utilisant le téléphone portable de l'un des gardiens, mais il n'a pas pu confirmer le lieu de sa détention. Quelques jours plus tard, la mère de M. Al Masari a rappelé le numéro du gardien qui l’a informé que son fils avait été remis à « une milice ».
Plus tard, plusieurs individus se présentant comme des membres des Unités de mobilisation populaire ont contacté la famille de M. Al Masari et ont exigé 2 000 dollars pour sa libération. Bien que la famille ait fourni la somme demandée, M. Al Masari n'a jamais été libéré, et ses proches n'ont jamais été informés de son sort ni de l'endroit où il se trouvait. Toutes leurs démarches pour le retrouver sont restées sans suite et M. Al Masari n’est jamais réapparu.

Saisies par les proches des victimes, Alkarama et l’association Assemblée Humanitaire Al Wissam ont soumis le cas de Wessam Ali Al Ghazzawi au CED le 25 août 2015 tandis que la situation de Hisham Khudair Obaid Al Masari a été soumise le 30 septembre 2016.

2. Les recommandations du CED

Le 27 août 2021, l’instance onusienne a de nouveau rappelé à l’ordre les autorités irakiennes et les a exhortés à localiser et enquêter de façon impartiale sur la situation des deux victimes conformément à leurs obligations découlant de l’article 12 de la Convention.

Le Comité qui exprime régulièrement ses préoccupations quant à l’absence de collaboration de l’État partie, a également ajouté qu’ils maintiendraient le cas des deux victimes ouverts jusqu’à ce que lumière soit faite sur leur disparition.