Irak : L'affaire de Hassan Alani devant le Groupe de travail sur les disparitions forcées

Alkarama vient de solliciter l'intervention du Groupe de travail sur les disparitions forcées auprès des autorités irakiennes concernant le cas de Hassan Emad Naser Alani, âgé de 15 ans au moment des faits, arrêté et enlevé à Bagdad le 6 septembre 2005 par des agents des services du ministère de l'intérieur irakien.

Hassan était un lycéen bagdadi de 15 ans. Cela fait presque cinq ans que ses parents sont sans nouvelles de lui. Le 6 septembre 2005, jour de son arrestation, il jouait chez son voisin. Des agents des services du ministère de l'intérieur sont arrivés à bord de véhicules appartenant à l'armée et à la police. Ils sont entrés chez ce voisin et sans mandat d'arrêt ni justification, ils ont emmené Hassan qui n'a plus réapparu depuis.

Dès le lendemain de l'arrestation de Hassan, ses parents ont tenté, en vain, de savoir où il était détenu et le sort qui allait lui être réservé. Ils se sont alors adressés à tous les services officiels, y compris les forces d'occupation américaines pour leur demander d'intervenir, mais toujours sans succès. Quelques jours plus tard, un officier américain les a convoqués pour leur dire qu'il avait appris que Hassan était effectivement détenu par erreur par les services du ministère de l'intérieur et qu'il allait être libéré très prochainement. Deux mois plus tard, les parents de la victime ont reçu un appel anonyme : l'interlocuteur a affirmé que leur fils était détenu au secret au Centre de détention d'Al-Jabirya par les mêmes se! rvices qui l'avaient enlevé.

Le jeune Hassan est détenu au secret depuis près de 5 ans. Organisations de défense des droits de l'homme, chefs religieux, responsables de partis politiques, la Croix Rouge, Ibrahim Al-Jaafari, premier ministre irakien, M. Elio Tanburi, représentant spécial du Secrétaire général pour l'Irak... tous ont été alertés par la famille de Hassan de sa disparition. Les parents de la victime ont même déposé en octobre 2005 une plainte devant la Chambre criminelle du tribunal de Bagdad, laquelle les a informés que le dossier avait été « perdu ».

La disparition forcée de Hassan Alani n'est pas un cas isolé en Irak. Depuis l'intervention militaire américaine, nombreux sont ceux qui ont été enlevés par les forces d'occupation étrangères et les autres acteurs de la tragédie irakienne. Cependant, peu de ces cas de disparitions ont été recensés à ce jour. Notre organisation essaie progressivement d'effectuer un travail de collecte d'informations sur des cas de disparitions en vue de les soumettre aux Nations unies.