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HaithamAl-Maleh

Cette annonce marque le premier anniversaire de sa détention

12 octobre, 2010 - Genève, Suisse- Haithem Al-Maleh (هيثم المالح), éminent avocat et défenseur des droits de l'homme syrien recevra le prix Alkarama pour les défenseurs des droits de l'homme pour l'année 2010. La cérémonie de remise de prix aura lieu le 10 décembre 2010 au Centre international de conférences de Genève (www.cicg.ch), en Suisse.

Dans une vidéo postée aujoud'hui sur le site web d'Alkarama, Rachid Mesli, directeur juridique de l'organisation, a annoncé que le prix Alkarama Award serait décerné cette année à M. Al-Maleh. Actuellement détenu à la prison d'Adra à Damas, M. Al-Maleh n'a malheureusement pas été en mesure de participer.

M. Mesli a déclaré: « À l'approche du premier anniversaire de la détention de Haithem Al-Maleh, Alkarama souhaite se joindre à sa famille et aux nombreuses ONG qui le soutiennent pour demander sa libération immédiate. Nous espérons de tout coeur qu'il sera en mesure de se rendre à Genève pour recevoir cette distinction qui récompense le travail exemplaire qu'il a accompli en matière de défense et de promotion des droits de l'homme. »

En juin 2010, M. Al-Maleh a été condamné à trois années d'emprisonnement pour « affaiblissement du sentiment national » et « diffusion de fausses nouvelles ». Depuis son arrestation, il y a près d'un an, il n'a pu bénéficier d'aucune prise en charge médicale alors qu'il souffre de graves problèmes de santé. S'il reste détenu, son état de santé pourrait continuer de se détériorer.

L'arrestation de Haithem Al-Maleh

Haithem Al-Maleh a été enlevé le 14 octobre 2009 à la sortie de son lieu de travail par des agents de la Sûreté de l'Etat après avoir accordé une interview par téléphone à Barada TV, chaîne de télévision basée à Londres. Au cours de cet entretien, il a ouvertement critiqué les autorités syriennes pour la constante répression qu'elles exercent contre ceux qui aspirent à s'exprimer librement. Il a aussi dénoncé le fait que les lois sur l'état d'urgence sont régulièrement utilisées pour justifier des violations massives des droits de l'homme. M.

Al-Maleh a disparu pendant cinq jours. Ce n'est que le 19 octobre 2009 qu'il est réapparu, uniquement pour être accusé de « diffusion de fausses informations susceptibles de porter atteinte au moral de la nation ». Il a ensuite été traduit devant un tribunal militaire alors qu'il n'a aucun statut militaire. A la suite de ce procès inéquitable, durant lequel il n'a pu bénéficier d'aucune assistance juridique, il a été condamné le 4 juillet 2010 à trois ans de prison. Alkarama considère que le procès et la condamnation de M. Al-Maleh par le tribunal militaire de Damas constituent une violation du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ratifié par la Syrie le 21 avril 1969.

Depuis son arrestation, Alkarama a soumis le cas de M. Al-Maleh aux Rapporteurs spéciaux sur la santé et sur la torture, aux Groupes de travail sur les disparitions forcées et sur la détention arbitraire ainsi qu'au Comité contre la torture et au Secrétaire général des Nations unies. Alkarama et vingt-et-une ONG, tant syriennes qu'internationales, ont écrit conjointement une lettre au président syrien pour demander la libération immédiate de M. Al-Maleh. A ce jour, les autorités syriennes sont restées muettes face aux nombreux appels à sa libération.

Mainmise sur la liberté d'expression/ Violations des droits de l'homme en nette augmentation en Syrie

Depuis de nombreuses années, les autorités syriennes se sont attachées à mettre en place des mesures de répression visant autant les défenseurs des droits de l'homme que les journalistes et les blogueurs afin d'étouffer la liberté d'expression et d'avoir mainmise sur la société civile. Parmi les cas syriens récemment traités par Alkarama, nombreux sont ceux qui ont été victimes de disparition forcée et de détention arbitraire simplement pour avoir exercé leur droit à la liberté d'expression de manière pacifique.

Le prix Alkarama Award pour les défenseurs des droits de l'homme

Le prix Alkarama Award pour les défenseurs des droits de l'homme est décerné chaque année à l'occasion de la Journée mondiale des droits de l'homme. Il récompense une personnalité ou une organisation qui a contribué de manière significative à la protection et à la promotion des droits de l'homme dans le Monde arabe.

Le lauréat 2009 du prix Alkarama Award pour les défenseurs des droits de l'homme était le défenseur des droits de l'homme algérien Abdennour Ali Yahia.

A propos de Haithem Al-Maleh

Né à Damas en 1931, Haithem Al-Maleh a commencé sa carrière d'avocat au début des années 1950. Il a exercé la profession de juge de 1957 à 1966 et a créé, en 2001, l'Assocation syrienne pour la défense des droits de l'homme.

M. Al-Maleh s'est consacré au cours des quarante dernières années à la défense des droits des Syriens à travers tout le pays, sans aucune distinction, quelle qu'ait été leur appartenance sociale, idéologique ou politique. Il a reçu de nombreux prix internationaux pour son travail de défenseur des droits de l'homme, a participé à de nombreuses conférences et même pris la parole devant des assemblées parlementaires à travers le monde.

En raison de son activité de défenseur des droits de l'homme en Syrie, M. Al-Maleh a déjà été emprisonné entre 1980 et 1987 sans procès, ni accusation. Il a été traduit devant un tribunal militaire en 2002 pour publication d'un magazine, a été radié du barreau en 2003 et s'est vu à plusieurs reprises empêcher de voyager et de participer à des conférences depuis janvier 2004.

M. Al-Maleh a défendu la nécessité de l'application stricte de la constitution syrienne et a plaidé en faveur de la protection des droits de tous les Syriens, tels que garantis par cette législation.

À propos d'Alkarama

Alkarama (dignité) est une fondation de droit suisse créée en 2004 par une équipe bénévole de juristes et de miltants des droits de l'homme spécialisés dans le Monde arabe. Alkarama travaille en étroite collaboration avec des représentants locaux dans la région pour collecter des informations sur les violations des droits de l'homme. Alkarama a des bureaux à Genève, au Caire, à Beyrouth, Sanaa et des représentants dans toute la région.