Egypte : Un manifestant de 24 ans abattu par les forces de sécurité à Giza

Mustafa Al-Ajeel, un militant de 24 ans ainsi que trois autres personnes ont été abattus par les forces de sécurité centrale à Giza le 9 septembre 2011 après une longue journée de manifestations.

Le 9 septembre dernier, Mustafa a rejoint les milliers de manifestants rassemblés sur la place Tahrir après la prière du vendredi. Les membres de ce mouvement appelé « Corriger le tir » ont demandé au Conseil militaire suprême de mettre en place un calendrier précis pour les élections législatives et présidentielles et la fin des procès de civils devant des juridictions militaires. Quelques heures plus tard, la foule s'est dirigée sur l'autre rive du Nil à Giza pour rejoindre les manifestants réunis à nouveau devant l'ambassade israélienne pour protester contre l'assassinat de cinq gardes-frontières égyptiens à la mi-août par les forces israéliennes.

Dans la même soirée, des témoins rapportent qu'une voiture de police aurait écrasé six personnes et que c'est à ce moment-là que Mustafa et ses amis, ayant assisté à la scène, se sont mis à protester et à poursuivre le véhicule. Quelques minutes plus tard, la voiture a terminé sa course en franchissant le cordon de sécurité de l'ambassade saoudienne. Les témoins affirment que des agents des forces de sécurité ont alors fait feu sur Mustafa et ses amis. Il était aux alentours de minuit.Touché d'une balle en pleine poitrine, Mustafa a immédiatement été transporté à l'hôpital. Il est mort une heure plus tard.

Au lendemain de cette journée de manifestations, les médias rapportaient qu'au moins mille personnes avaient été blessées, trois personnes décédées et dix-neuf arrêtées suite aux affrontements entre la police et les manifestants.

Depuis le départ de Hosni Moubarak il y a neuf mois, des manifestations sont organisées chaque semaine au centre du Caire, à Suez et à Alexandrie par les mouvements politiques et la société civile pour demander au Conseil militaire suprême de tenir ses promesses et de réaliser les « objectifs de la révolution ». De plus en plus d'Egyptiens remettent en cause cette autorité qu'ils accusent de vouloir se maintenir au pouvoir.

Alkarama appelle les autorités égyptiennes à respecter le droit d'expression et réunion de ses citoyens et à se garder de tout usage excessif de la force. Notre organisation demande également aux autorités d'ouvrir une enquête sur l'exécution de Mustafa Al-Ajeel et de tous les autres manifestants exécutés par les agents de l'Etat.